Le Hamas a proféré des menaces d’exécution à l’encontre d’environ 150 otages, qu’il aurait capturés lors de l’attaque survenue le samedi 7 octobre en Israël.
Israël, la France et de nombreux pays suivent attentivement la situation des otages retenus par le Hamas. Il est signalé qu’au moins 150 personnes sont détenues par le Hamas et le Jihad islamique palestinien depuis l’attaque lancée le samedi 7 octobre 2023 contre Israël.
L’armée israélienne a signalé que le bilan de l’attaque perpétrée le week-end du 7 octobre en Israël par le Hamas s’élevait à 1 200 morts et plus de 2 700 blessés. Malheureusement, la grande majorité des victimes de l’attaque du Hamas sont des civils, touchés dans leurs logements, dans les rues et lors d’un festival de musique en plein air.
Environ 150 personnes sont détenues en otage. Israël a imposé un siège total sur Gaza, un territoire densément peuplé abritant environ 2,3 millions d’habitants, et les frappes israéliennes dans cette enclave palestinienne ont fait au moins 900 morts et 4 600 blessés.
Parmi les otages, majoritairement des Israéliens, dont certains ont une double nationalité, le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l’armée israélienne, a précisé qu’il y avait « un certain nombre de soldats », mais la plupart sont des citoyens ordinaires. Les témoignages font état d’enfants très jeunes avec leur mère, de personnes âgées, et de familles entières pris en otage. Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des civils effrayés, y compris une grand-mère de 85 ans transportée dans un caddie de golf, un jeune garçon contraint d’appeler sa mère par des combattants du Hamas, et des parents protégeant leurs enfants face aux assaillants, dans leur propre maison.
Plus de la moitié des otages auraient été capturés, sur le lieu de la rave party, en plein cœur du désert du Néguev, à quelques kilomètres de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, où au moins 260 personnes ont été méthodiquement massacrées samedi, par des terroristes à moto. « Ils ont commencé à nous tirer dessus à bout portant », relate Ester Borochov, 19 ans, sur la chaîne israélienne Channel 12.
« Nous avons fait les mortes pendant deux heures et demi »
La jeune fille a tenté de fuir dans son véhicule, stoppé par des tirs. Elle a pu monter ensuite dans la jeep d’un autre festivalier, qui a atterri dans un fossé. « Mon amie et moi, nous avons alors fait les mortes pendant deux heures et demie », relate-t-elle, alors que d’autres étaient embarqués, au même moment, par le Hamas, comme Shani Louk, une Germano-israélienne de 22 ans dans le Hamas a été fier de montrer le corps nu, démembrées après l’avoir violé, exhibé par des membres du Hamas, sur une jeep circulant dans la bande de Gaza, l’un d’entre eux tirant la tête de sa victime par ses dreadlocks en criant « Allah Hakbar », tandis qu’un autre venait cracher sur le visage de la jeune fille.
Sur une autre vidéo publiée sur les réseaux sociaux, un festivalier est emmené de force, les mains liées derrière le dos, pendant qu’une jeune femme, Noa, appelle à l’aide, terrorisée, au moment où elle est enlevée par des hommes à moto. « J’ai vu Noa dans la vidéo, affolée, terrorisée. Je ne peux pas imaginer la panique qui l’a saisie lorsqu’elle a été emmenée sur cette moto », se désole son frère, sur Channel 12.
C’est, selon toute vraisemblance, le scénario qu’a vécu le petit Eitan. Cet enfant franco-israélien de 12 ans a été enlevé, samedi 7 octobre, avec sa mère, par des terroristes en deux-roues, à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza. Sa mère et sa sœur ont pu s’échapper, mais son père, blessé, n’a plus donné non plus de signe de vie. Depuis, la tante d’Eitan implore les autorités israéliennes de prendre en considération le sort des otages.
« Mettez toute la pression pour les ramener et après, faites ce que vous avez à faire », demande-t-elle. Eitan est l’un des vingt ressortissants français toujours portés disparus. Alors que l’angoisse des familles grandit de jour en jour, la situation de ces personnes disparues est jugée « inquiétante » par le Quai d’Orsay. Sous le feu des représailles israéliennes, le Hamas menace de les tuer un par un. « Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils », a affirmé, lundi 16 octobre, la branche armée du mouvement.
« Un insupportable chantage »
« Un insupportable chantage que nous condamnons avec fermeté », a réagi mardi 10 octobre Emmanuel Macron. « La cruelle réalité est que le Hamas a pris des otages comme police d’assurance contre les représailles israéliennes, en particulier une attaque terrestre massive, et pour les échanger contre des prisonniers palestiniens », analyse Aaron David Miller, chercheur à la fondation Carnegie pour la paix internationale.
Le gouvernement israélien entrera-t-il comme souvent dans le jeu des négociations ? Tentera-t-il de les libérer ? Ou « va-t-il accepter de sacrifier la centaine d’otages israéliens ou binationaux pour pouvoir neutraliser la menace du Hamas en menant une opération aérienne de grande ampleur ? », s’interroge Héloïse Fayet, chercheuse à l’Ifri et spécialiste Moyen-Orient, sur France 24. C’est toute la question.
Didier Maréchal