La principale agence de renseignement chinoise a déclaré, dimanche 22 octobre, qu’un citoyen chinois qui travaillait pour un institut de défense avait été accusé d’espionnage pour le compte des États-Unis d’Amérique et que son cas avait été transféré à un tribunal de la ville de Chengdu, dans le Sud-Ouest du pays, pour y être jugé. (Source : Reuters).

Cette affaire est la dernière en date à souligner l’engagement accru de Pékin en faveur de la sécurité nationale, ses lois anti-espionnage élargies et sa répression de la corruption intérieure.

La chaîne de télévision publique chinoise CCTV a déclaré, dans un reportage télévisé, qu’un homme du nom de Hou, qui travaillait dans un institut de défense non divulgué, avait été envoyé en 2013 comme chercheur invité dans une université états-unienne, où il avait été contraint de révéler des secrets d’État chinois.

Le ministère chinois de la Sécurité d’État a publié, ce dimanche 22 octobre, une déclaration accompagnant le rapport sur son compte de réseau social « WeChat », affirmant que « les activités d’espionnage vont de pair avec la tromperie, la tentation et le complot ».

L’université n’a pas été nommée dans la déclaration ni dans le rapport des médias. La chaine de télévision chinoise « CCTV » a déclaré qu’un professeur états-unien proche de Hou l’avait présenté à quelqu’un qui prétendait être un employé d’une société de conseil, mais qui était en réalité un « officier du renseignement » des Etats-Unis d’Amérique utilisant l’entreprise comme couverture.

Dans les mois qui ont suivi, alors qu’ils devenaient plus amicaux, l’officier du renseignement a contacté Hou pour devenir expert-conseil dans « son entreprise », lui promettant un paiement de 600 à 700 dollars à chaque fois pour la qualité de son service. Quelques mois plus tard, alors que l’épouse et le fils de Hou étaient en visite aux États-Unis d’Amérique, l’états-unien a révélé ses véritables intentions et a proposé un changement dans la façon dont ils coopéraient. Hou, craignant pour la sécurité de sa femme et de son fils, Hou a accepté les conditions, selon CCTV.

Selon cet accord, au cours de nombreuses réunions, Hou serait invité à divulguer des secrets hautement classifiés au cours de séances d’une heure et recevrait 1 000 dollars à titre de compensation, selon le rapport.

La coopération s’est poursuivie après le retour de Hou en Chine en 2014. Il rencontrait les services de renseignement états-uniens tout en assistant à des conférences internationales, a indiqué CCTV. Il a également fourni des renseignements dans le domaine de la défense nationale et de l’industrie militaire de sa propre initiative, indique le rapport. Après enquête du gouvernement chinois, Hou a été arrêté en juillet 2021 et inculpé pour soupçon d’espionnage.

Ces dernières années, la Chine a arrêté et détenu des dizaines de ressortissants chinois et étrangers soupçonnés d’espionnage, suscitant les inquiétudes des États-Unis d’Amérique quant à leurs efforts de contre-espionnage. Récemment, l’agence de renseignement chinoise a publié de nouveaux détails sur un citoyen états-unien emprisonné à vie pour espionnage, plus tôt cette année.

Didier Maréchal