Les affrontements entre les communautés Mbolé et Lenga se poursuivent en République Démocratique du Congo, dans la province de la Tshopo, à proximité de la ville de Kisangani, située dans le Nord-Est du pays.

Au cours de ce week-end (21 & 22 octobre), six civils ont perdu la vie, portant ainsi le bilan à plus de 500 décès depuis le mois de février. Cette crise devient de plus en plus inquiétante car elle atteint désormais les abords de la ville de Kisangani, qui est la capitale de la province de la Tshopo.

« Il y a aujourd’hui environ 5 à 6 jours d’accalmie, sauf hier quand les assaillants se sont retirés en profondeur. Ils ont essayé d’inquiéter la population à 184 km de la ville de Kisangani. Depuis le début du conflit en février, on a enregistré plus de 70 000 déplacés mais beaucoup sont partis dans des familles d’accueil », raconte Mateus Kanga, porte-parole de la gouverneure de cette province. « Ce qui est plus alarmant, c’est le nombre d’enfants qu’on a pu enregistrer. Plusieurs maisons ont été incendiées, les besoins en nourriture se sont accrus et il y a des malades… Les difficultés sont énormes pour la province qui ne peut plus assurer une prise en charge correcte », alerte le porte-parole.

Au cours des deux derniers mois, le nombre de victimes a fortement augmenté, et il semble que la crise dépasse les capacités des autorités provinciales, qui se retrouvent incapables de fournir une assistance alimentaire aux déplacés en raison de contraintes financières. Par crainte d’une escalade, le gouvernement national a dépêché un contingent de 150 policiers pour rétablir l’ordre dans les régions en proie à la crise.

Le conflit entre les communautés Mbole et Lenga couve depuis huit mois. Les premiers accusent les seconds d’avoir cédé leurs terres à une entreprise pour une occupation de 20 ans. Cependant, le conflit s’est envenimé en raison d’assassinats et de cycles de représailles.

Joseph Kouamé