Bangladesh : la police ouvre le feu lors d’une manifestation d’ouvriers du textile qui réclament un meilleur salaire

Depuis ces deux dernières semaines, les travailleurs de l’industrie textile manifestent à travers ce pays d’Asie du Sud qu’est le Bangladesh, pour demander des salaires plus élevés. Ce mercredi 8 novembre, la police a ouvert le feu sur une manifestation, entraînant un décès et de nombreux blessés.

Le conflit social s’intensifie au Bangladesh. Ce mercredi 8 novembre, la police a ouvert le feu sur des ouvriers de l’industrie textile qui manifestaient pour obtenir de meilleurs salaires près de la capitale, Dacca. Cette action a entraîné la mort d’une femme, selon les autorités et la famille de la victime.

Les ouvriers de l’industrie textile de ce pays pauvre d’Asie du Sud qu’est le Bangladesh manifestent depuis deux semaines, exigeant un quasi triplement du salaire mensuel minimum du secteur, actuellement à 8 300 takas (70 euros).

« La police a ouvert le feu. Elle a reçu une balle dans la tête » puis « est morte dans une voiture alors qu’elle se rendait à l’hôpital », a déclaré Mohammad Jamal, le mari de la victime, Anjuara Khatun, opératrice de machine à coudre âgée de 23 ans et mère de deux enfants. Il a indiqué à l’AFP que la police avait tiré sur quelque 400 travailleurs qui manifestaient pour obtenir de meilleurs salaires sur une autoroute de la ville industrielle de Gazipur, proche de la capitale Dacca. « Six à sept personnes ont été blessées par balle. » Bacchu Mia, un inspecteur de police en poste à l’hôpital de l’Université de médecine de Dacca où le corps a été transporté, a confirmé le décès mais n’a pas pu donner plus de détails.

La police a indiqué que de nouvelles violences avaient éclaté ce mercredi 8 novembre à Gazipur après que 4 000 personnes ont manifesté, protestant contre une offre d’augmentation de salaire qu’elles jugent trop faible. Les manifestants « ont lancé des briques sur des usines, des voitures et des policiers. Nous avons tiré du gaz lacrymogène pour les disperser », a dit le chef de la police locale, K.M. Ashraf Uddin, à l’AFP.

Mardi, un comité nommé par l’État avait annoncé l’augmentation des salaires des ouvriers du textile de 56,25 %, à 12 500 takas (106 euros) par mois, augmentation qui a été rejetée aussitôt par les syndicats. Les syndicats réclament un minimum de 23 000 takas (195 euros) par mois pour permettre aux ouvriers de faire face à une inflation galopante.

Les 3 500 usines de confection du Bangladesh représentent environ 85 % de ses 55 milliards de dollars d’exportations annuelles, et fournissent de nombreuses grandes marques mondiales, comme « Levi’s », « Zara » (groupe « Inditex ») et « H&M ».

Mais les conditions de travail sont désastreuses pour bon nombre des quatre millions de travailleurs du secteur, en grande majorité des femmes dont le salaire mensuel débute à 8 300 takas (70 euros).

Joseph Kouamé

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