Bien que la loi de 2017 planifie la cessation progressive de l’exploitation des hydrocarbures en France d’ici 2040, la société « Vermilion » a récemment obtenu un avis favorable d’une commissaire enquêtrice pour entreprendre huit nouveaux forages dans la commune de La Teste-de-Buch (Gironde).
En dépit des fortes inquiétudes exprimées par les écologistes, des opinions défavorables recueillies lors de l’enquête publique mettant en évidence les risques environnementaux, ainsi que la loi de 2017 prévoyant la cessation graduelle de l’extraction des hydrocarbures en France d’ici 2040, la société canadienne « Vermilion » obtiendra l’autorisation de réaliser huit nouveaux forages sur la commune de La Teste-de-Buch (Gironde). Le 13 novembre, Carole Ancla, la commissaire enquêtrice chargée de l’enquête publique, a donné un avis favorable à ces futures installations pétrolières. Si un arrêté préfectoral est émis en sa faveur, ce projet pourrait donc se concrétiser prochainement.
« Vermilion » prévoit de forer ces huit nouveaux puits afin « d’atteindre des réserves pétrolières jusque-là non exploitées » sur le site de Cazaux, où une cinquantaine de puits sont déjà en activité, avec une production actuellement estimée à 1 500 barils/jour.
À la clôture de l’enquête publique menée du 28 août au 26 septembre, le rapport de la commissaire enquêtrice mentionne la réception de 102 contributions, lesquelles reflètent « les inquiétudes légitimes du public quant aux défis majeurs associés aux émissions de gaz à effet de serre et au changement climatique ». La commissaire, tout en reconnaissant des inquiétudes potentiellement amplifiées après les vastes incendies de 2022 ayant dévasté 7 000 hectares de la forêt de La Teste-de-Buch, souligne l’absence de signalement de « dysfonctionnement majeur » ou de « perturbation significative » provenant des résidents concernant la concession de Cazaux. Le parti EELV condamne ce qu’il qualifie de « cynisme extrême ».
Disant avoir fait « abstraction des considérations générales sur le devenir de l’extraction pétrolière en France » au-delà de 2040, la commissaire relève également que « le pétrole qui ne serait pas produit en France serait certainement importé avec un coût environnemental bien plus élevé ».
L’avis rendu est critiqué par Vital Baude, conseiller régional Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui se dit « navré, atterré ». « Cet argument qui consiste à dire qu’on va faire des circuits courts du pétrole pour moins polluer, je trouve ça d’un cynisme incroyable », a réagi l’élu, également conseiller municipal d’Arcachon. Le dossier est désormais entre les mains du préfet de la Gironde, qui doit prendre un arrêté d’autorisation ou de refus du projet.
Joseph Kouamé