Dassault Aviation mène des démarches actives auprès de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan, deux nations d’Asie centrale. Une initiative est en cours en Ouzbékistan pour la fourniture de 24 avions de combat.
Au sein de Dassault Aviation, les équipes techniques sont mobilisées pour honorer les commandes prévues pour 2023. Parallèlement, les équipes commerciales sont très actives en cette fin d’année. En plus des contrats en cours avec l’Inde et l’Indonésie, et des négociations engagées avec l’Arabie saoudite, deux autres clients, plutôt surprenants, se manifestent à l’Est de l’Europe, en Asie Centrale, plus précisément.
Selon plusieurs sources médiatiques spécialisées, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan envisagent de substituer leurs avions de chasse russes par des modèles européens plus récents. L’Ouzbékistan opère une flotte d’environ cinquante avions de chasse comprenant des MiG-29 et des Sukhoï, tandis que le Kazakhstan possède environ une centaine d’appareils de combat, notamment des Sukhoï 27 et 30, ainsi que des MiG-29 et 31.
Un accord entre la France et des pays proches de la Russie serait surprenant, compte tenu des efforts déployés par les deux pays pour maintenir des relations équilibrées sans irriter Moscou ni les alliés de l’Ukraine. Pourtant, plusieurs éléments indiquent des discussions avec Paris. Notamment, la visite en France en novembre 2022, à quelques jours d’intervalle, du président ouzbek Shavkat Mirziyoyev et de Kassym-Jomart Tokaïev, son homologue kazakhstanais. Ensuite, au début de novembre 2023, la visite d’Emmanuel Macron au Kazakhstan et en Ouzbékistan les 1er et 2 novembre.
Ces rencontres semblaient concerner principalement la fourniture de gaz, mais pas uniquement. D’ailleurs, selon une source citée par le journal économique français « La Tribune », Dassault Aviation est convaincu d’une ouverture potentielle avec l’Ouzbékistan. Les équipes « export » de l’entreprise multiplient leurs déplacements à Tachkent, la capitale du pays. Cependant, un contrat avec le Kazakhstan, pays frontalier de la Russie, semble être une perspective « beaucoup plus lointaine ». Néanmoins, selon le média économique, « Dassault Aviation fait le nécessaire ». Lors d’une interview sur « BFM Business » en juin dernier, Éric Trappier, PDG de l’entreprise, affirmait que « la géopolitique est en faveur de la France » avec « des pays qui souhaitent éviter d’acheter américain ou russe ».
Pendant que ces discussions évoluent, les usines de Dassault Aviation fonctionnent à plein régime. L’avionneur français a vendu 243 Rafale neufs et 24 d’occasion, soit 267 appareils, à des pays tels que l’Égypte, le Qatar, l’Inde, la Grèce, les Émirats Arabes Unis et la Croatie. L’entreprise attend également la confirmation de commandes avec l’Indonésie (36 avions) et l’Inde (26 Rafale Marine) et poursuit des pourparlers avec l’Arabie Saoudite (54 avions). En plus de cela, 42 appareils sont destinés à la France, dont une vingtaine devraient être livrés d’ici la fin de la décennie, conformément à la loi de programmation militaire 2024-2030.
Didier Maréchal