Le royaume d’Arabie saoudite prévoit de mettre en œuvre un projet pour étendre l’utilisation des hydrocarbures polluants dans les nations en développement. (source : The Guardian).
Alors que l’urgence de réduire notre dépendance aux énergies fossiles se fait sentir, l’Arabie Saoudite élabore, quant à elle, un ambitieux plan d’investissement pour augmenter la demande de ses hydrocarbures dans les nations en développement, comme le rapporte une enquête du « Center for Climate Reporting » relayée par le journal britannique « The Guardian ».
Selon l’enquête menée avec la collaboration de « Channel 4 », une chaîne de télévision britannique, le programme de durabilité de la demande pétrolière (ODSP), dirigé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, implique diverses entités, dont le Fonds d’investissement public de 700 milliards de dollars, et « Aramco », la plus grande compagnie pétrolière au monde.
Malgré le contraste flagrant entre le nouveau plan de l’Arabie saoudite et l’urgence environnementale actuelle, ce plan ne représente en réalité rien de nouveau. Il y a un an, en novembre 2022, le « New York Times » soulignait une fois de plus que Riyad poursuit sans relâche ses efforts pour maintenir une dépendance prolongée du monde aux énergies fossiles pour les décennies à venir.
Selon le programme détaillé dans les pages du « Guardian », l’objectif principal est de « supprimer les obstacles » en matière d’énergie et de transports rencontrés par de nombreux pays en développement.
Les énergies fossiles restent loin d’être délaissées. D’après le quotidien britannique, l’ODSP vise à stimuler le développement d’un « transport aérien supersonique » consommant trois fois plus de carburant que les avions conventionnels.
En plus du transport aérien, ce projet vise à étendre l’usage de voitures et d’autobus fonctionnant aux énergies fossiles à travers tout le continent africain. En complément, le plan envisage également l’utilisation de fioul lourd et de gaz polluants « pour la production d’électricité destinée aux communautés côtières », comme le rapporte « The Guardian ».
L’Arabie saoudite ne tient aucun compte de l’urgence climatique ni des déclarations d’Ajay Banga, directeur de la Banque mondiale. Selon un rapport de l’agence « Reuters » publié en juin dernier, l’institution financière internationale soulignait que les nations riches et les entreprises doivent soutenir les pays en développement dans l’adoption des énergies renouvelables et dans le dépassement de la croissance économique basée sur les énergies fossiles.
Ajay Banga n’a pas hésité à avancer que si les pays riches ne renforcent pas leurs efforts dans cette direction, il n’y a « aucune chance » de mettre un terme aux émissions de carbone d’ici 2050.
Ce que ajay Banga ignore ou feint d’ignorer, est que de plus en plus de rapports sérieux démontrent que les fameuses « énergies renouvelables », non seulement, ne peuvent fournir l’énergie nécessaire – à moins de reconnaître l’énergie nucléaire comme une énergie renouvelable « verte » -, et que, surtout, aussi bien les éoliennes que les batteries pour voitures électriques détruisent écologiquement les pays d’où l’on extrait les terres rares et le cobalt (et, pour ce dernier, fait travailler comme des forçats et sans protections d’aucune sorte, des enfants en bas âge), produisant un coup de pollution en CO2 très largement supérieur à tout matériel fonctionnant aux énergies fossiles et, de plus, seul environ 5% des batteries de voitures électriques sont recyclables, alors qu’elles contiennent toutes des matières très toxiques pour la planète et pour l’être humain.
Joseph Kouamé & Christian Estevez