Pologne : Le financement public de la fécondation in vitro a été réinstauré par la nouvelle assemblée parlementaire

Le nouveau parlement polonais a rétabli, ce mercredi 29 novembre, le financement gouvernemental de la fécondation in vitro, auparavant interdit par le parti conservateur qui a perdu le contrôle de l’Assemblée législative alors qu’il avait remporté, très largement, la victoire des récentes élections générales du pays.

Le parlement, qui a entamé son mandat ce mois-ci, a fait un point d’honneur à annuler l’interdiction dans l’une de ses premières actions visant à modifier diverses lois controversées ou restrictives introduites par le gouvernement conservateur.

À la suite d’un débat animé, les législateurs ont voté à 268 voix pour, 118 voix contre, avec 50 abstentions, pour garantir le financement public des procédures de fécondation in vitro, estimé à environ 500 millions de zlotys (soit quasiment 115,5 millions d’euros ou 125 millions de dollars) par an. Un assistant du président Andrzej Duda, allié du gouvernement conservateur, a suggéré la semaine dernière que Duda pourrait ne pas exercer son pouvoir de veto contre la nouvelle loi. Cependant, Marcin Mastelerek a souligné que la décision finale appartenait au président.

Le financement public de la FIV a été introduit en 2013 par un gouvernement libéral dirigé par Donald Tusk, mais le gouvernement conservateur du parti « Droit et Justice » l’a interdit en 2016 dans l’une de ses premières actions, affirmant que la procédure impliquait la destruction d’embryons humains.

Selon les chiffres du ministère de la Santé, environ 22 000 enfants sont nés pendant l’existence du programme. Plus de 100 000 enfants sont nés grâce à la fécondation in vitro depuis la première intervention en Pologne en 1987. Le vote de mercredi a souligné la force de la nouvelle majorité centriste au parlement, suite aux élections générales du 15 octobre. Un cabinet centriste devrait remplacer le gouvernement conservateur le mois prochain malgré la large victoire de ce dernier, puisque, comme dans de nombreux pays tel que l’Espagne, le système n’est pas du tout démocratique puisque qu’un parti peut remporter une large victoire devant tous les autres, il ne peut gouverner que s’il a la majorité absolue ou s’il arrive à faire une coalition lui permettant d’atteindre cette majorité de sièges au parlement national – ce qui prive les citoyens qui ont majoritairement plébiscité un candidat jusqu’à lui faire remporter l’élection, de se retrouver, en définitive, gouverné par le camp adverse, qui aura réussi à réunir plus de partis ayant tous largement fait moins de votant en leur faveur.

Une coalition de partis pro-européens a remporté la majorité des sièges lors du vote et s’est engagée à annuler certaines lois qu’ils considèrent comme restrictives et qui ont parfois créé des tensions entre Varsovie et Bruxelles, entraînant le gel de certains fonds de l’UE pour la Pologne.


Un nouveau gouvernement de coalition dirigé par l’ancien Premier ministre et ancienne figure de l’UE, Donald Tusk, devrait être en place mi-décembre, mais Duda a donné au parti « Droit et Justice » la première chance de former le Cabinet car le parti a obtenu le plus grand nombre de voix lors des élections.

Joseph Kouamé & Christian Estevez

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