Cinq militaires ont perdu la vie dans l’accident d’un hélicoptère de l’armée guyanaise. L’appareil, transportant au total sept passagers, avait disparu mercredi 6 décembre à proximité de la frontière avec le Venezuela. Cet incident intervient alors que les tensions s’accroissent autour d’un différend territorial entre les deux pays, concernant la région de l’Essequibo.
Pendant plus de 24 heures, les autorités ont poursuivi leurs recherches pour localiser l’appareil disparu, finalement retrouvé. Le président du Guyana, pays situé sur la côte Nord-Atlantique de l’Amérique du Sud, a annoncé, jeudi 7 décembre, que cinq militaires sur les sept personnes disparues avaient perdu la vie dans le crash d’un hélicoptère de l’armée. L’hélicoptère avait été signalé disparu la veille alors qu’il évoluait dans une zone proche de la frontière avec le Venezuela.
« L’appareil était en route vers notre frontière (…) Nous avons perdu le contact », a déclaré, mercredi, le chef d’État-Major Omar Khan lors d’une conférence de presse, situant la zone à « 30 milles (45 kilomètres) de la frontière ». L’hélicoptère s’est écrasé dans la région de l’Essequibo, au cœur d’un différend territorial entre le Guyana et le Venezuela. Interrogé sur une possible responsabilité du Venezuela dans ce crash, le chef d’état-major a indiqué, mercredi, qu’il n’avait « aucune information suggérant cela », précisant que la météo était « mauvaise » ce jour-là, et a indiqué l’ouverture d’une enquête.
Depuis plusieurs jours, la communauté internationale s’inquiète de la tension croissante entre le Venezuela et le Guyana autour de l’Essequibo. Les deux pays procèdent ainsi à d’importantes manœuvres militaires dans la zone de la frontière alors que Caracas revendique depuis des décennies la région, parfois appelé « Guayana Esequiba », territoire de 160 000 km² représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125 000 personnes, soit un cinquième de sa population. Caracas est devenu plus pressant depuis la découverte d’importantes réserves de pétrole par ExxonMobil en 2015.
Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle entre les deux États, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. Le Guyana estime, de son côté, que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et a été entérinée en 1899.
Joseph Kouamé