Imam Rajabpour-Miyandoab a été mis en examen mercredi soir. Durant sa garde à vue, il a déclaré avoir envisagé de commettre son attaque dans le jardin-mémorial des Enfants-du-Vél’-d’Hiv, près de la tour Eiffel.
Imam Rajabpour-Miyandoab, le suspect dans l’attentat près de la tour Eiffel, samedi 2 décembre, qui a fait un mort, avait initialement envisagé de s’attaquer à des cibles juives, a appris « franceinfo » de sources concordantes, confirmant une information du journal « Le Monde ».
Selon les informations du Monde, Imam Rajabpour-Miyandoab a d’ailleurs précisé qu’il avait initialement envisagé différentes cibles, dont plusieurs, juives, avant l’attaque qui a finalement coûté la vie à un touriste germano-philippin de 23 ans. Selon une source proche de l’enquête, il avait d’ailleurs arrêté son choix sur le jardin-mémorial des Enfants-du-Vél’-d’Hiv, inauguré en 2017 en mémoire de la rafle de 4 115 mineurs juifs déportés dans le camp d’Auschwitz-Birkenau en 1942.
Quatre jours après l’attaque au couteau qui a coûté la vie à une personne et blessé deux autres, le samedi 2 décembre, près de la tour Eiffel à Paris, Imam Rajabpour-Miyandoab, un Franco-Iranien âgé de 26 ans, a été formellement inculpé ce mercredi 6 décembre pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », suivant les demandes du Parquet national antiterroriste. Il a été placé en détention provisoire sous un isolement strict.
Quant aux trois autres personnes appréhendées dans le cadre de cette enquête – ses parents et une jeune femme radicalisée de 27 ans avec qui il avait été en contact sur les réseaux sociaux et rencontrée la veille des événements – elles ont été libérées sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles. Jusqu’à présent, les enquêteurs de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de la section antiterroriste de Paris, qui mènent l’enquête, privilégient la thèse d’un acte isolé.
Selon une source proche de l’enquête, l’assaillant dit avoir choisi de porter son attaque au pont de Bir- Hakeim car celui-ci est proche du jardin mémorial des enfants du Vél’d’Hiv’, inauguré en 2017. Toujours selon cette source, l’élément déclencheur de son passage à l’acte est les évènements au Proche-Orient et « la riposte d’Israël ». Lors de sa garde à vue, il avait expliqué avoir choisi le secteur de la tour Eiffel parce que c’est un lieu symbolique, et aussi parce qu’il n’a pas supporté qu’elle soit allumée aux couleurs d’Israël, avait appris, lundi dernier, « franceinfo », de source proche de l’enquête.
Les enquêteurs vont également se pencher sur une déclaration du suspect, qui a déclaré, en garde à vue, avoir « vu un appel de la propagande de l’État islamique à cibler les juifs » au mois d’octobre. Si ces déclarations ont été nombreuses en garde à vue, le suspect a gardé le silence devant le juge d’instruction. Une source proche de l’enquête précise par ailleurs que le suspect dit avoir mis plusieurs couches de vêtements le soir de l’attaque pour éviter les effets du taser de la police.
Didier Maréchal