Le président russe, Vladimir Putin, a annoncé, ce vendredi 8 décembre, qu’il serait candidat à un nouveau mandat à la tête de la Russie, son cinquième. Le scrutin doit se dérouler sur trois jours, du 15 au 17 mars 2024. (Source : AFP).

Le président russe, Vladimir Putin a annoncé être candidat pour un cinquième mandat à la présidentielle du 17 mars prochain.

Le chef de l’État russe – qu’une révision constitutionnelle de 2020 autorise à être candidat encore en 2024 et 2030 –, peut théoriquement se maintenir au Kremlin jusqu’en 2036, l’année de ses 84 ans.

« À une autre époque, j’ai eu d’autres pensées concernant cette question. Mais je comprends qu’aujourd’hui il n’y a pas d’autre choix possible. Je vais donc me présenter au poste de président de la Russie », a déclaré l’intéressé, âgé de 71 ans, qui, jusqu’à la guerre contre l’Ukraine, préparait sa succession, ne prévoyant pas de se représenter en 2024.

Vladimir Putin s’exprimait au Kremlin à l’occasion d’un échange avec des combattants en uniforme, la mère d’un soldat tué en Ukraine, une médecin et un ouvrier d’une mine à qui il venait de remettre des décorations, pendant une cérémonie télévisée.

Fait inhabituel, l’annonce avait été faite aux médias russes quelques minutes plus tôt par un participant à cette réunion, Artiom Joga, un combattant et membre du Parlement local russe à Donetsk, une ville occupée de l’Est de l’Ukraine. « La candidature est chargée de symboles : des héros, des « pères du Donbass » (un territoire ukrainien revendiqué par Moscou, NDLR) veulent voir Putin à nouveau président…. Putin a choisi la guerre, la guerre choisit Putin », a commenté sur le réseau « Telegram » l’analyste Tatiana Stanovaïa.

« Il ne s’agit pas tant de prospérer que de survivre », a-t-elle ajouté, estimant que cette annonce, se voulant informelle, visait à donner l’image d’un « Putin modeste, occupé par (le règlement) de vraies questions ».

Un scrutin sur trois jours

Le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, a réagi sur Telegram en insistant sur les « qualités uniques » de Vladimir Putin, tandis que pour son homologue à la chambre haute, Valentina Matvienko, le chef de l’État « ne fuira jamais ses responsabilités ».

L’élection se déroulera du 15 au 17 mars, peu après le deuxième anniversaire du déclenchement de l’intrusion en Ukraine, toujours en cours, et à la veille du dixième anniversaire de l’intégration par la Russie, en 2014, de la péninsule de Crimée, suite à son référendum quasi unanimement favorable. L’élection aura d’ailleurs lieu dans les régions ukrainiennes indépendantistes et qui ont voté, elles aussi, leur rattachement à la Russie, où la loi martiale est actuellement en vigueur, du fait des combats.

La Commission électorale russe a annoncé, vendredi 8 décembre, que le scrutin se déroulerait sur trois jours, une pratique instaurée pendant la pandémie de Covid-19 mais dénoncée par l’opposition comme étant un moyen de faciliter les fraudes et d’obtenir les résultats attendus par le pouvoir.

Didier Maréchal