Mercredi 20 décembre, les États membres de l’Union Européenne ont convenu de renforcer les règles contre l’immigration illégale. En parallèle, plusieurs des 27 pays membres font face à une pénurie de main-d’œuvre et encouragent l’immigration à des fins professionnelles, comme c’est le cas en Italie.
En Italie, Giorgia Meloni a remporté les élections avec la promesse de restreindre l’immigration. Le gouvernement prend de nombreuses mesures pour limiter les entrées illégales, tout en facilitant l’immigration à des fins professionnelles. Il est prévu d’accorder 450 000 titres de séjour d’ici à 2025.
Les députés européens et les représentants des 27 pays ont conclu, ce mercredi 20 décembre, un accord visant à réformer le système migratoire européen. Cet accord, critiqué vivement par les « défenseurs des droits Humains », renforce les règles concernant l’immigration illégale.
En parallèle, plusieurs pays de l’Union Européenne ont un besoin crucial d’immigration à des fins professionnelles. Ce constat fait écho au débat en France concernant un projet de loi : l’Italie s’est engagée à accorder un titre de séjour à 450 000 personnes sur trois ans. Cette mesure semble paradoxale pour un gouvernement ayant pris l’engagement de réduire l’immigration.
Ce quota substantiel, valable jusqu’en 2025, a ouvert environ 50 000 postes en début décembre, tous rapidement pourvus. Secteurs de l’agriculture, du bâtiment, des services à la personne et du tourisme : l’économie italienne peine à fonctionner sans ces travailleurs en provenance de l’extérieur de l’Union Européenne.
Giorgia Meloni, engagée à mettre fin à l’immigration illégale, élargit davantage que jamais, en dix ans, les possibilités d’immigration de travail. Cependant, d’après Andrea Prete, président des chambres de commerce en Italie, ces 450 000 titres de séjour ne parviennent pas à satisfaire les besoins actuels. « Ca ne suffit pas, le gouvernement reconnaît lui même qu’il en faudrait 800 000. Mais c’est certainement plus d’un million », avance-t-il avant de préciser qu’en Italie, « une offre d’emploi sur deux ne trouve pas preneur ».
En raison de lacunes dans le système de formation, les postes d’ingénieurs dans les secteurs de l’économie verte ou du numérique sont hautement demandés. Les étrangers jouent également un rôle crucial pour freiner la chute dramatique de la démographie en Italie. Selon les projections, d’ici 2040, il y aura un actif pour un retraité, mettant en lumière le besoin d’immigration pour soutenir le système de protection sociale italien.
Joseph Kouamé