Le chef des armées ukrainiennes, Valery Zaloujny, émerge de plus en plus comme un rival politique potentiel pour le président ukrainien.
La popularité croissante de Valery Zaloujny demeure, malgré les défis persistants sur le front de la guerre contre la Russie face à Volodymyr Zelensky. La tension entre ces deux hommes émerge au cœur même de la guerre avec la Russie. D’un côté, on trouve Volodymyr Zelensky, le président et chef de guerre, largement révélé depuis l’intrusion russe en Ukraine. De l’autre côté, Valery Zaloujny, chargé de mener la contre-offensive sur le terrain en tant que commandant en chef des armées, est perçu par le premier comme un possible rival sur le plan politique.
Valeri Zaloujny, désormais en concurrence avec le président Zelensky, affiche une nouvelle détermination à remettre en question la stratégie militaire de l’Ukraine. Arrivé à son poste en 2021, ce haut gradé a réussi à contenir l’invasion russe dans l’Est du pays. À Kiev, certaines personnes le voient même comme un éventuel candidat à la présidence de l’Ukraine.
Pour saisir la rivalité désormais ouverte entre ces deux hommes, il suffit de faire un tour dans les magasins de souvenirs de Kiev. On y trouve du papier toilette imprimé du visage de Vladimir Putin, ainsi que des pulls kaki arborant non pas le portrait de Volodymyr Zelensky, mais plutôt le visage rond de Valery Zaloujny. Agé de 50 ans, Valery Zaloujny, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes considéré comme le sauveur de Kiev, est probablement l’homme le plus populaire du pays. Les soldats sur le front affirment qu’il a un langage direct, reste calme et fait preuve d’empathie, ce qui renforce leur confiance absolue en lui.
Son pragmatisme sans compromis est également apprécié à l’arrière, où les critiques envers la politique de l’Ukraine sous Volodymyr Zelensky se font de plus en plus sentir. Zelensky éprouve des difficultés à obtenir l’aide demandée par son chef d’état-major, notamment cet armement technologique crucial selon l’armée pour inverser le cours de la contre-offensive, face à une armée russe qui semble ne connaître aucune limite. Ainsi, début novembre, Valery Zaloujny a directement réclamé cette aide dans une interview au « Financial Times », contournant ainsi le président ukrainien et alimentant les rumeurs de tensions entre les deux hommes.
Valery Zaloujny a également critiqué Volodymyr Zelensky mardi 26 décembre sur le délicat sujet de la mobilisation. La semaine dernière, le président ukrainien a d’abord renvoyé sur le second la responsabilité de vouloir mobiliser un demi-million d’hommes supplémentaires, une annonce qui sème l’angoisse dans la population. Valery Zaloujny a finalement répondu qu’il ne voyait pas l’utilité de parler de ce genre de chiffre publiquement à ce stade. Il a aussi regretté l’inefficacité des services de conscription. La conscription est limitée par la corruption, sachant que la population reproche justement à Volodymyr Zelensky de ne pas s’attaquer radicalement au sujet.
Didier Maréchal