Nauru rompt ses relations avec Taïwan après la victoire du candidat indépendantiste

Taïwan a perdu, ce lundi 15 janvier, un de ses rares alliés diplomatiques, l’île-Etat de Nauru, dans l’océan Pacifique, qui a opté pour un rapprochement avec la Chine après la victoire du candidat indépendantiste à l’élection présidentielle taïwanaise. (Source : Reuters).

La Chine fait depuis longtemps pression sur les rares pays à avoir établi des relations diplomatiques avec Taïwan, qui est toujours, et selon même les lois onusiennes, une partie de son territoire dont elle ne veut pas accepter l’indépendance.

Les responsables taïwanais avaient prévenu qu’une élection de Lai Ching-te, considéré par Pékin comme un dangereux séparatiste, allait vraisemblablement accentuer l’isolement diplomatique de Taïwan, la plupart des pays pratiquement la politique d' »une seule Chine », au moins officiellement (seuls 11 Etats dans le monde – plus le Vatican – reconnaissent Taïwan comme un Etat indépendant, et parmi lesquels ne figurent même pas les Etats-Unis d’Amérique, Joe Biden ayant même déclaré, suite à l’élection du candidat indépendantiste au poste de président de Taïwan, que les Etats-Unis d’Amérique ne considèrent pas Taïwan comme un Etat indépendant, reconnaissant le principe d’ « une seule Chine », mais que Taïwan est un territoire que les EUA soutiennent de différentes façons » – bref, un somptueux « en même temps » de la langue de bois politicienne).

Le gouvernement de Nauru, pays d’environ 12 000 habitants et dont la seule ressource économique, le phosphate, est épuisée, a expliqué qu’il était « dans son meilleur intérêt » de rétablir pleinement ses relations diplomatiques avec la Chine, comme cela avait déjà été le cas entre 2002 et 2005. « Cela signifie que la République de Nauru ne reconnaît plus la République de Chine (Taïwan) comme un pays distinct mais plutôt comme une partie inaliénable du territoire chinois, et qu’elle rompt à partir d’aujourd’hui les ‘relations diplomatiques’ avec Taïwan », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères, Tien Chung-kwang, a qualifié cette décision de « soudaine » lors d’une conférence de presse organisée à la hâte, et estimé que le calendrier de cette annonce, au lendemain de l’élection présidentielle, traduisait le mépris de Pékin pour la démocratie. « Taïwan n’a pas cédé à la pression (chinoise). Nous avons élu celui que nous voulions élire. C’est insupportable pour (Pékin) », a-t-il ajouté.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a, au contraire, salué la « décision » de Nauru, qui intervient aussi en plein désinvestissement de l’Australie, principal partenaire économique de l’île dont les habitants utilisent le dollar australien.

Joseph Kouamé

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