Les États membres de l’UE, y compris l’Autriche, demandent un renforcement des contrôles à la frontière terrestre entre la Bulgarie et la Turquie, qui est un point d’entrée pour les immigrants. Ainsi, l’adhésion de ce pays des Balkans à la zone de libre-échange est restreinte aux voies aériennes et maritimes. (Source : Le Monde).
Qualifiée de « moment historique pour la Bulgarie et la Roumanie » et de « jour de grande fierté pour leurs citoyens » par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, l’admission partielle de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen, votée le 31 décembre 2023 à l’unanimité par le Conseil européen, n’a pas suffi à satisfaire les attentes bulgares.
L’accord, qui entrera en vigueur le 31 mars, ne concerne en effet que la suppression des contrôles aux frontières maritimes et aériennes de l’Union Européenne (UE). La date de l’ouverture des frontières terrestres, que Sofia attend depuis plus de douze ans, « n’a pas encore été fixée », regrette le premier ministre à la tête de la coalition proeuropéenne au pouvoir, Nikolaï Denkov. Bruxelles a dû, notamment, composer avec les conditions imposées par l’Autriche. Réticente à l’immigration illégale le long de la route des Balkans, celle-ci exige depuis plus d’un an le renforcement de la sécurité le long de la frontière bulgaro-turque.
Cette frontière, qui s’étend sur plus de 240 kilomètres, constitue un passage d’entrée privilégié pour les immigrants, originaires essentiellement de Syrie, d’Afghanistan et du Kurdistan, désireux de rejoindre l’Europe. Certains jours, « jusqu’à 1 500 clandestins peuvent être interceptés à la frontière en vingt-quatre heures », affirme l’ex-ministre de l’intérieur bulgare Ivan Demerdjiev. En 2022, plus de 168 000 tentatives d’entrée illégale ont été enregistrées par le ministère. Un chiffre record, sur lequel s’est appuyé le chancelier autrichien, Karl Nehammer, pour plaider en faveur de la construction de clôtures le long de la frontière.
Joseph Kouamé