Depuis ce dimanche 14 janvier, une nouvelle rumeur de tentative de coup d’État circule au Burkina Faso, avec l’arrestation de plusieurs militaires signalée.
Les militaires gardent le silence sur ces événements présumés, et sur le terrain, le trafic était perturbé ce lundi (15 janvier 2024) à l’entrée de la ville de Bobo Dioulasso et à Ouagadougou, au rond-point de la Nation, désormais renommé rond-point Ibrahim Traoré. Plusieurs militaires, dont le lieutenant-colonel Evrard Somda, ancien chef d’état-major de la gendarmerie nationale, auraient été appréhendés. D’autres personnalités auraient également été impliquées, telles que l’adjudant Boureïma Sidibé, l’adjudant-chef Grégoire Zigané, le soldat Henri Millogo, Salif Teïta (ancien directeur de cabinet du ministre de la Culture) et le chef d’entreprise Hamidou Kaboré.
Ce n’est pas la première fois que des partisans du pouvoir militaire, relayant des informations sur les réseaux sociaux tels que Facebook et WhatsApp, évoquent des « tentatives de déstabilisation de la transition ». Une tentative de coup d’État aurait déjà eu lieu en septembre dernier.
Le principal relais en faveur du pouvoir est l’activiste Ibrahim Maïga. Dès les premières heures du coup d’État de Paul-Henri Sandaogo Damiba en janvier 2022, Maïga avait exprimé son soutien au « Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration », le nom adopté par la junte au pouvoir. Installé aux États-Unis, Ibrahim Maïga aurait accès à des informations provenant du sommet de l’État. De plus, il aurait bénéficié de plusieurs contrats conclus avec l’armée burkinabè. Les nombreux veilleurs, des jeunes surveillant les principales artères de la capitale Ouagadougou, sont également présents pour assurer la sécurité du capitaine Ibrahim Traoré, actuellement à la tête de l’État au Burkina Faso.
Dans ces circonstances, il demeure compliqué de confirmer si la rumeur circulant sur les médias sociaux reflète la réalité ou s’il s’agit d’une manœuvre visant à maintenir la mobilisation derrière le capitaine Traoré au Burkina Faso. Les messages diffusés exhortaient à « contrer » les prétendues « tentatives d’assassinat du président Ibrahim Traoré ». Avant l’enlèvement du lieutenant-colonel Evrad Somda par des individus masqués, il y a également eu l’enlèvement de l’ancien ministre des Sports et des Loisirs, Wahabou Drabo, ainsi que l’arrestation d’une dizaine de soldats, dont le sort demeure inconnu du public burkinabè.
Joseph Kouamé