Selon le communiqué du gouvernement, un réseau impliquant plusieurs militaires en activité, des militaires radiés et des civils aurait eu pour objectif de cibler les institutions de la République. Le gouvernement de transition a exposé les détails de ce scénario, suggérant qu’il aurait bénéficié de soutiens extérieurs.
Ce jeudi 18 janvier au soir, le gouvernement de transition du Burkina Faso a déclaré avoir démantelé un réseau de déstabilisation qui projetait de perpétrer un coup d’État le 14 janvier contre les autorités de la transition. Le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, a déclaré, dans un communiqué relayé par les médias, que ce réseau, composé de militaires en fonction, de militaires radiés, de civils et d’activistes, entre autres, « avait pour objectif de déstabiliser les institutions du Burkina Faso et de mettre brutalement fin au processus de Refondation pour la dignité, l’intégrité, la liberté et la souveraineté de notre pays ». Ouédraogo a aussi, précisé les porteurs de ce projet « funeste » planifiait de passer à l’action le 14 janvier.
« La vigilance des services de renseignement et la promptitude des forces patriotiques de défense et de sécurité ont permis d’interrompre la mise en œuvre de cette énième tentative de déstabilisation évitant à notre pays de voir une nouvelle fois son espoir de liberté et d’indépendance assassiné sur l’autel d’intérêts égoïstes », a affirmé le porte-parole du gouvernement.
Il a révélé que le mode d’action des porteurs du projet de déstabilisation a consisté à contacter des individus dans différentes casernes militaires sur l’ensemble du pays, afin d’organiser une sorte de mutinerie tandis que des Organisations de la Société Civile acquises à leur cause étaient appelées à prendre le relais.
Ouédraogo a, en outre, indiqué que les investigations menées établissent formellement l’implication de plusieurs militaires et civils. « Des interpellations ont donc été faites, des entretiens menés et des analyses techniques sont en cours. Il est également procédé à des recoupements pour mieux dégager d’éventuelles autres implications », a-t-il dit.
L’ancien chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Évrard Somda a été arrêté, dimanche 14 janvier, par des individus lourdement armés dans le cadre de ce dossier, selon plusieurs médias locaux qui ont ajouté que plusieurs autres soldats et des civils ont été mis aux arrêts.
Depuis quelques semaines, des bruits courent au Burkina sur des coups d’Etats qui seraient en « préparation ».
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina est arrivé au pouvoir le 30 septembre 2022 suite à un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait lui-même fait tomber le Président Roch Marc Christian Kaboré, huit mois plus tôt.
Fin septembre 2023, des officiers militaires soupçonnés de « complot contre la sûreté de l’Etat » avaient été interpellés par les autorités.
Joseph Kouamé