Myanmar/Birmanie : des centaines de soldats de l’armée régulière fuient vers l’Inde face à l’avancée des forces rebelles

Des violences armées sévissent dans certaines zones birmanes, le long de la frontière indienne, depuis qu’un groupe rebelle a initié une opération majeure contre les forces de sécurité en novembre dernier. (Source : AFP).

Près de trois cents soldats de la junte birmane ont franchi la frontière avec l’Inde pour fuir l’avancée des forces rebelles qui combattent les militaires au pouvoir en Birmanie (Myanmar), a déclaré, vendredi 19 janvier, un officier paramilitaire indien à l’Agence France-Presse. « Nous les avons hébergés dans notre camp », a fait savoir cet officier, ajoutant que les soldats qui arrivent reçoivent « tout le soutien dont ils ont besoin ».

Des combats armés sont en cours dans certaines zones birmanes adjacentes à la frontière indienne, déclenchés par une opération d’envergure de l’Armée de l’Arakan (AA) en novembre dernier contre les forces de sécurité. Ces affrontements ont entraîné des revers pour l’armée régulière, qui est au pouvoir depuis le coup d’État de 2021. L’offensive a rompu le cessez-le-feu qui était largement respecté dans la région depuis le putsch.

L’AA a déclaré, dimanche, s’être emparée de la ville de Paletwa, dans l’Etat Chin, à environ 20 kilomètres de la frontière avec le Bangladesh, et de six bases militaires le long de la frontière de l’Etat indien de Mizoram.

L’officier indien a déclaré que son unité recueillait les données biométriques des soldats et avait demandé au ministère de la défense à New Delhi l’autorisation de les renvoyer en Birmanie. Deux avions militaires birmans sont arrivés à Aizawl, la capitale de l’Etat du Mizoram, pour récupérer et rapatrier les soldats qui se sont retirés du conflit.

En octobre dernier, une alliance entre l’AA et deux autres groupes ethniques minoritaires a lancé une offensive conjointe contre la junte dans l’Etat Shan, capturant des villes et s’emparant de centres commerciaux vitaux à la frontière chinoise, au Nord. La semaine dernière, l’alliance avait annoncé un cessez-le-feu sous l’égide de la Chine dans cette région, après des mois de conflit, qui ont constitué la plus grande menace pour la junte depuis qu’elle a pris le pouvoir.

Joseph Kouamé

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