Le Pakistan et l’Iran décident d’apaiser les tensions en convenant d’une « désescalade »

Vendredi 19 janvier, le Pakistan et l’Iran ont annoncé un accord pour « désescalader » les tensions, consécutivement à des échanges de frappes meurtrières survenus la semaine précédente entre les deux nations.

Les bombardements réciproques, qui ont eu lieu dans la région du Baloutchistan que les deux pays se partagent et dont la frontière est très poreuse, ont encore accentué les tensions régionales, au moment où le Proche-Orient est secoué par la guerre qui oppose le mouvement terroriste islamiste palestinien Hamas à Israël dans la bande de Gaza.

Les autorités pakistanaises avaient réuni, ce vendredi 19 janvier, un conseil de sécurité comprenant les chefs de l’armée et du renseignement militaire, après avoir riposté jeudi matin – en visant à leur tour des «caches terroristes» en Iran – à une attaque iranienne, mardi soir, au missile et au drone ciblant un groupe « terroriste » en territoire pakistanais. Ces deux attaques ont fait au total 11 morts, essentiellement des femmes et des enfants, selon les autorités.

Le Pakistan a rappelé son ambassadeur à Téhéran et annoncé que l’ambassadeur d’Iran au Pakistan, qui se trouvait dans son pays, serait empêché de revenir à Islamabad. Les Nations Unies et les États-Unis d’Amérique ont appelé à la retenue, tandis que la Chine a offert sa médiation.

Insurrections larvées

Après un entretien téléphonique entre le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Jalil Abbas Jilani, et son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, la diplomatie pakistanaise a annoncé, dans un résumé de leur conversation, qu’ils avaient « convenu d’une désescalade de la situation ».


« Les deux ministres des Affaires étrangères ont convenu que la coopération et la coordination sur l’antiterrorisme et les autres domaines communs de préoccupation devaient être renforcées », a encore indiqué la diplomatie pakistanaise. Dans un communiqué, le ministre iranien a souligné de son son côté que « la coopération entre les deux pays pour neutraliser et détruire les camps de terroristes au Pakistan est essentielle ».

L’Iran et le Pakistan – seul pays musulman doté de l’arme nucléaire « grâce » à la France – sont confrontés depuis des décennies à des insurrections larvées le long de leur frontière commune, longue d’un millier de kilomètres, et s’accusent fréquemment de permettre à ces groupes rebelles d’opérer à partir de leurs territoires respectifs.

Joseph Kouamé

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