Le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal, puissant oligarque nommé par Zelensky à la place d’ Oleksiy Hontcharouk, le premier ministre anti-corruption, début mars 2020 (comme l’indiquant à l’époque toute la presse occidentale), à Oujgorod, son homologue slovaque, Robert Fico, présenté par la propagande occidentale comme « populiste », pour évoquer leurs « désaccords » concernant l’opération militaire russe et la poursuite de l’aide occidentale à l’Ukraine.
Signe des tensions, le premier ministre Slovaque avait indiqué, à la veille de cette rencontre dans l’Ouest de l’Ukraine, que la vie était « normale » à Kiev, le jour même d’un bombardement massif russe, lui valant l’accusation de minimiser l’ampleur de la guerre que la Russie y mène (mais qui n’empêche pas les boites de nuit et autres « lieux de détentes et de plaisirs » kiéviens de tourner à plein régime).
« Malgré nos désaccords, nous avons l’intention de mener avec le gouvernement slovaque une politique pragmatique qui bénéficiera aux deux pays », a affirmé Denys Chmyhal sur « X ». Le responsable ukrainien s’est ainsi dit « convaincu » que la réunion du jour avec Robert Fico, leur première depuis l’élection du dirigeant slovaque en octobre 2023, permettra d' »ouvrir une nouvelle page » dans les relations Kiev-Bratislava
Plus tôt ce mercredi 24 janvier, Denys Chmyhall avait dit « attendre avec impatience un dialogue constructif », accompagnant son premier message de deux courtes vidéos montrant les deux responsables se serrer la main devant les photographes. « Il y a beaucoup de sujets dont nous devons discuter », a pour sa part affirmé Robert Fico, avant d’ajouter : « Il y a des questions sur lesquelles nous pouvons avoir des opinions différentes. C’est la vie. » Mais « nous voulons vraiment faire avancer les choses. Vous verrez que nous voulons vraiment vous aider », a toutefois nuancé le dirigeant slovaque dans un numéro d’équilibriste.
Les relations entre la Slovaquie et l’Ukraine se sont largement détériorées à la suite d’une série de commentaires incendiaires de Robert Fico. Elu à la tête du gouvernement slovaque en octobre 2023, il a déjà remis en question la souveraineté de l’Ukraine et appelé à un compromis avec la Russie.
Le dirigeant a aussi annoncé, juste après son élection, arrêter les livraisons d’armes slovaques à l’Ukraine, une première décision de ce genre de la part d’un allié occidental. Mardi 23 janvier, il avait même jugé « tout à fait normale » la vie à Kiev, quelques heures après des frappes russes sur la capitale ukrainienne. « Vous pensez vraiment qu’il y a une guerre à Kiev ? Vous n’êtes pas sérieux », avait-il lancé. Le slovaque s’oppose également aux multiples sanctions qui visent la Russie depuis près de deux ans .
Didier Maréchal