Nicu Popescu, le ministre des affaires étrangères moldave, a dévoilé sa démission inattendue le mercredi 24 janvier. Il a expliqué qu’il souhaitait prendre une pause après des mois de travail intensif ayant conduit à l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Union Européenne (UE) – bien que, comme nous l’expliquons dans la dernière partie de ce présent article, il n’en a aucun mérite personnel.
« C’est avec des sentiments mêlés que j’annonce avoir décidé de remettre ma démission », a déclaré, lors d’une conférence de presse dans la capitale, Chisinau, le, à présent, ex ministre des affaires étrangères moldave, NIcu Popescu.
Il a promis de continuer, « quelle que soit la position » qu’il occuperait, à soutenir la présidente, Maia Sandu, qui va briguer un second mandat en fin de cette année. Le responsable de 42 ans, également vice-premier ministre, a activement porté la voix de son pays sur la scène internationale depuis 2021.
En juin, la Moldavie est devenue candidate à l’UE
« Nous avons réussi à placer la Moldavie sur le chemin de l’accession à l’UE et sur la carte de l’Europe élargie. Des objectifs qui paraissaient hors de portée il y a encore deux ou trois ans », a-t-il rappelé. Cette ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants, située entre la Roumanie et l’Ukraine, a obtenu, le 23 juin 2022, le statut de « candidat à l’UE », début d’un processus long et complexe en vue d’une adhésion.
En décembre 2023, les Vingt-Sept ont franchi une étape symbolique en décidant d’entamer des négociations formelles, saluées par la présidente comme « une nouvelle page dans l’histoire » du petit pays pris entre l’Est et l’Ouest. Lors de son dernier conseil des ministres, Nicu Popescu, applaudi par ses pairs, s’est réjoui d’avoir « sorti la Moldavie de ses heures sombres, quand la diplomatie servait les oligarques ». Il sera remplacé par Mihai Popsoi, 36 ans, du même Parti « action et solidarité » (PAS), pro-européen, actuellement vice-président du Parlement, tandis que la gestion des affaires européennes sera confiée à la secrétaire d’État, Cristina Gherasimov.
Candidat officiel à l’UE : un « mérite qui n’est même pas le sien
Sans rien retirer des qualités de Nicu Popescu, il est, cependant essentielle d’être véridique sur le fait que, s’il fallait lui reconnaître un quelconque mérite à ce que la Moldavie soit, à présent, un candidat officiel au statut de membre officiel de l’Union Européenne, c’est bien, uniquement, d’être du côté des patrons de cette UE que sont les Etats-Unis d’Amérique et leurs vassaux que sont les dirigeants des Etats européens qui la constitue. L’officialisation de la Moldavie – qui s’est faite en même temps que celle de l’Ukraine – est exclusivement géopolitique car, pas plus que l’Ukraine, la Moldavie n’a atteint les normes « de base » que prévoit l’ensemble des lois et obligations de l’Union Européennes.
La Moldavie, à l’instar de l’Ukraine, est un pays qui a acquis son indépendance suite à l’effondrement de l’Union Soviétique et qui, par ressentiment envers l’URSS a « bêtement », reporté celui-ci sur la Russie (qui n’est pourtant pas l’URSS – Vladimir Putin, lorsqu’il est arrivé au pouvoir, avait même demandé aux président états-unien en place à l’époque – G. W. Bush, à ce que la Russie entre dans l’Alliance Atlantique (OTAN) car souhaitant rompre définitivement avec tout ce qui était en lien avec l’Union Soviétique). De fait, la Moldavie s’est plongé, par ignorance politique et naïveté infantile, dans les bras du « gentil monde occidental ». Et c’est sa servitude envers ce fameux « monde libre occidental » (en réalité, particulièrement envers son ultra libéralisme économique qui donne un semblant de Démocratie et un confort en réalité très relatif) qui vaut, aujourd’hui, à ce pays d’être récompensé de sa docilité – ce qui inclue une politique russophobe, y compris envers la région indépendantiste de Transnistrie qui souhaite être rattachée à la Fédération de Russie, comme l’ont souhaité, avec elle, la Crimée et le Donbass. Intégrer la Moldavie à l’Union Européenne (du moins, le lui promettre avec les garanties de candidat officiel), c’est s’assurer de trouver une raison (un « prétexte » étant le qualificatif réel) pour affronter la Russie, dans le cas où celle-ci accorderait à la Transnistrie le statut de membre de la Fédération de Russie. Ce cher Nicu Popescu n’a donc d’autre mérite que d’être « la bonne marionnette, au bon moment », de l’empire états-unien et de ses « provinces européennes ».
Didier Maréchal & Christian Estevez