Tadjikistan : Face au changement climatique le président appelle chaque famille à avoir « deux ans de réserve alimentaire » chez elle

Le président du Tadjikistan a incité la population à constituer des réserves alimentaires en raison des effets du changement climatique. Ce pays d’Asie Centrale, déjà confronté à la sous-alimentation, est particulièrement vulnérable aux perturbations climatiques.

«Chaque famille devrait avoir jusqu’à deux ans de réserves alimentaires», a déclaré Emomali Rakhmon, lors d’un discours publié dimanche 28 janvier par l’administration présidentielle, en l’honneur d’une fête traditionnelle tadjike. «En raison du changement climatique et du réchauffement, la situation socio-économique du monde se détériore, la population augmente, tout comme les besoins alimentaires», a-t-il poursuivi, appelant à tout faire pour «protéger la sécurité alimentaire du pays».

Bien que des progrès aient été réalisés, le taux de malnutrition au Tadjikistan demeure le plus élevé en Asie Centrale, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, affectant environ 30 % des quelque 9 millions d’habitants qui souffrent de sous-alimentation.

Le président Rakhmon, au pouvoir de manière continue depuis la fin de l’URSS (fin décembre 1991 – NDLR), a encouragé ses concitoyens à constituer des réserves alimentaires, à « verdir le pays », à travailler dur et à faire un usage efficace de l’eau et de la terre. Dans ce pays montagneux à l’économie fragile, l’agriculture revêt une importance cruciale, mais les sols se dégradent et les ressources hydriques diminuent, notamment en raison du changement climatique.

En outre, en tant que plus pauvre des quinze anciennes républiques soviétiques, le Tadjikistan dépend des importations et reste vulnérable aux chocs externes, comme la guerre en Ukraine, tandis que la Russie demeure son principal partenaire économique et militaire. Malgré ces défis, le président Rakhmon, sans opposition significative sur la scène politique, est souvent accueilli par des récoltes abondantes lors de ses déplacements à travers le pays, mettant en avant la vitalité de l’agriculture tadjike.

Didier Maréchal

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