Le président kényan, William Ruto, a réitéré, ce mardi 30 janvier, que le déploiement des forces de police kényanes en Haïti aura lieu. Cependant, un tribunal de Nairobi a déclaré, vendredi 26 janvier, que ce déploiement était « anticonstitutionnel, illégal et invalide », soulignant le besoin d’un accord « de réciprocité » entre les deux pays, qui n’existe pas actuellement.
La mission en Haïti est maintenue, a déclaré le président du Kenya, William Ruto, à l’agence de presse britannique « Reuters », ce mardi 30 janvier, suite au sommet Italie-Afrique à Rome. Selon lui, la mission pourrait commencer dès la semaine prochaine, sous réserve de la finalisation des formalités entre le Kenya et Haïti, afin de répondre aux instructions de la Cour.
Le tribunal de Nairobi a déclaré, vendredi 26 janvier, que le déploiement était illégal, car il a été initié par le Conseil national de sécurité du Kenya, dépourvu de mandat pour envoyer la police à l’étranger. Pour autoriser le déploiement international, un accord de » réciprocité » avec le pays hôte est nécessaire, avec une demande directe de ce dernier en cas d’urgence. Bien qu’aucun accord de ce type n’ait été établi entre Nairobi et Port-au-Prince, le président Ruto, cité par « Reuters », affirme que des discussions sont en cours et qu’Haïti a déjà formellement sollicité le Kenya il y a plusieurs mois.
Ekuru Aukot, l’opposant politique à l’origine du recours en justice, a réagi sur le réseau social « X » en accusant le président Ruto de défier l’autorité de la Cour. Il estime qu’en l’absence d’un président élu en Haïti, une demande de déploiement ne peut être légitimement formulée.
Les autorités kényanes avaient également annoncé, vendredi dernier, leur intention de contester la décision judiciaire. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait approuvé, en octobre 2023, le déploiement de cette force multinationale pour soutenir la police haïtienne contre les gangs. Le Kenya était censé la diriger, et les autorités haïtiennes l’attendent avec vigilance.
Joseph Kouamé