Eric Schmidt, ancien PDG de Google, a fondé la startup « White Stork », dévoilant récemment ses ambitions initialement confidentielles. L’objectif est de fournir des drones kamikazes à un coût abordable, pouvant être déployés immédiatement par l’Ukraine ou les États-Unis d’Amérique en cas de conflit. (Avec « GÉO »).
L’intelligence artificielle s’étend à tous les aspects de la vie quotidienne, y compris l’industrie de l’armement. Le 29 janvier, le média en ligne « Interesting Engineering » a partagé les ambitions de « White Stork », la startup fondée par Eric Schmidt, ancien PDG de Google. Bien que le nom puisse évoquer la paix pour certains, avec « cigogne blanche » (traduction de « White Stork » – NDLR), les objectifs de cette société, encore non divulgués, semblent moins pacifiques. Cette initiative, restée secrète jusqu’à janvier, vise à perturber le domaine de la guerre en développant des drones kamikazes à faible coût.
D’après les données du magazine en ligne, la société développe des engins propulsés par l’IA, coûtant environ 400 dollars, destinés à être déployés en Ukraine dans le contexte du conflit avec la Russie. Cependant, les États-Unis d’Amérique manifestent également un fort intérêt pour ces technologies.
L’objectif premier de ce projet à la croisée de la technologie militaire et de l’intelligence artificielle est de doter Kiev de capacités de pointe en matière de drones, mais aussi de proposer une alternative états-unienne aux drones chinois qui dominent le marché.
Des engins munis d’une petite charge explosive :
Officiellement fondée à l’été 2023, « White Stork » se concentre sur la production en série de drones utilisant l’IA pour le ciblage visuel, adaptés aux environnements perturbés par des interférences GPS. Bien que le projet soit resté discret pendant un certain temps, il est devenu rapidement connu au sein de la communauté des drones, attirant l’attention des experts sur l’engagement d’Eric Schmidt dans ce domaine et ses efforts pour renforcer les capacités militaires de l’Ukraine. À noter que la cigogne est l’oiseau national de ce pays d’Europe de l’Est.
L’ex-PDG de Google, qui s’écarte volontairement des approches traditionnelles de fabrication d’armes, estime que le prix abordable et les capacités militaires de ses drones constitueront un avantage crucial face à l’offensive russe.
Début juillet dernier, Eric Schmidt publiait un article dans les colonnes du « Wall Street Journal » à ce sujet. Il écrivait que le coût des drones kamikazes développés par sa start-up avait été estimé à 400 dollars chacun, et qu’ils seraient équipés d’une petite charge utile d’explosifs.
Dans son analyse, le magazine « Interesting Engineering » pointe l’opacité des opérations de « White Stork », conduites par l’intermédiaire de sociétés écran. On le comprend, la course aux armements en matière d’IA est lancée.
Le drone, une arme redoutable
Dans le cadre de la guerre entre Moscou et Kiev, le drone s’impose peu à peu comme une arme redoutable. Récemment, un soldat russe a livré un témoignage inédit dans les colonnes du journal moscovite « Izvestia ». Ce membre de la réserve de l’armée de combat (BARS), dont les propos ont partiellement été relayés sur « X » par un blogueur militaire, a confié avoir assisté à l’assaut d’un « essaim de drones » FPV ukrainiens (« first person view » en anglais, soit pilotage en immersion).
Comme l’a souligné « Newsweek », qui s’est fait l’écho de son histoire, les drones FPV ont été largement utilisés par la Russie et par l’Ukraine dans le cadre de la guerre qui les oppose.
Didier Maréchal