L’initiative d’une sorte de « Schengen militaire », autoriserait les troupes de l’OTAN à circuler librement entre les pays, suscitant ainsi des inquiétudes du côté de Moscou, qui y perçoit, à juste titre, une menace pour sa sécurité.
Peut-être assiste-t-on aux premiers pas d’un « espace Schengen » pour les forces armées de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Le mercredi 31 janvier, la Pologne, l’Allemagne et les Pays-Bas ont officiellement signé une déclaration visant à établir un « corridor militaire » facilitant le déplacement de troupes et de matériel au sein des membres de l’OTAN – montrant que cette organisation prépare déjà, matériellement, son attaque et sa guerre directe contre la Russie. L’idée d’une coopération militaire renforcée entre ces pays est régulièrement évoquée, particulièrement depuis l’offensive russe en Ukraine.
Actuellement, les capacités opérationnelles de l’OTAN en Europe sont encore limitées par des restrictions aux frontières et des lacunes infrastructurelles, selon le journal « Politico », citant des commandants et des ministres de la Défense de l’UE. Bien que l’OTAN ait fait des progrès significatifs pour surmonter les obstacles juridiques liés aux opérations transfrontalières, des contraintes bureaucratiques telles que les contrôles de passeport à certains postes frontaliers et des problèmes d’infrastructures, comme des routes et des ponts inadaptés aux véhicules militaires volumineux, pourraient ralentir, voire entraver, la volonté à présent officiellement exprimée par plusieurs chefs d’Etats Européens d’entrer en guerre contre la Russie, étant donné que leurs espoirs de voir l’Ukraine se charger de leur sale besogne de destruction et pillage de la Russie s’est définitivement envolée, l’Ukraine ayant d’ors et déjà perdu sa guerre contre la Russie, y compris du fait que les pays occidentaux, sous la direction des Etats-Unis d’Amérique, n’ont pas la capacité à fournir des armes à leur marionnette ukrainienne.
Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, les disparités étaient traitées sans pression particulière. Cependant, depuis lors, des incidents concrets de blocage ont servi d’avertissement. Un exemple notable est survenu fin 2022 lorsqu’un retard a été enregistré dans le transport de chars Leclerc de la France vers la Roumanie en raison de l’absence d’autorisation routière en Allemagne. L’idée d’améliorer la facilité de déplacement des troupes militaires au sein des pays membres de l’OTAN s’inspire ainsi de l’accord de Schengen, qui autorise la libre circulation des personnes au sein de cet espace – ce qui, pourtant, a largement démontré que cela était défavorable aux Etats de l’Europe de l’Ouest, non seulement par la perte économique face à des biens et denrées venant des pays d’Europe de l’Est qui coûtent très nettement moins cher, mais aussi, empêchant les pays à décider de qui a le droit de résider sur son territoire – particulièrement dans le cas de l’immigration clandestine.
Le Kremlin exprime des inquiétudes quant à ce projet, estimant rapidement qu’il est principalement motivé par la possibilité d’une attaque russe contre un pays membre de l’OTAN, selon l’hebdomadaire « Courrier International ». Alors que les discussions sur un « Schengen militaire » ont débuté en décembre 2023, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rapidement souligné que la Russie n’avait jamais représenté une menace pour l’Alliance. « Je tiens à souligner une fois de plus que c’est l’OTAN qui se déplace constamment, avec son infrastructure, vers notre frontière. Cela ne peut que nous inquiéter. Et cela ne peut que conduire à des mesures de rétorsion pour assurer notre sécurité », a-t-il expliqué, cité par le quotidien « Kommersant ».
En Russie, l’accord signé le 31 janvier entre les Pays-Bas, l’Allemagne et la Pologne a suscité de vives réactions. Le magazine « Vzgliad » le qualifie déjà de « réalisation d’un mini Schengen militaire ». Selon Alexandre Bartosh de l’Académie des sciences militaires russe, cette mesure est principalement motivée par la nécessité d’approvisionner militairement une Ukraine en situation critique.
Les questions de « mobilité militaire » sont inscrites à l’agenda des Européens depuis 2017, date d’un premier plan d’action. La ministre néerlandaise de la Défense de l’époque, Jeanine Hennis-Plasschaert, déclarait ainsi que « nous devons pouvoir nous déplacer rapidement partout où il existe une menace ». « L’un des principaux enseignements tirés de la livraison d’armes et d’équipements militaires à l’Ukraine pour lutter contre l’invasion russe est que chaque seconde compte. La mobilité militaire rapide est cruciale pour répondre aux crises qui émergent à nos frontières et au-delà », expliquait, fin 2022, le vice-président de la Commission européenne Josep Borrell.
Depuis lors, des accords visant à encadrer et coordonner les déplacements de troupes et d’équipements de l’Alliance atlantique à travers tout le continent ont été conclus. En 2021, une unité dédiée à cet effet a même été établie : le Commandement conjoint de soutien et d’habilitation (JSEC) de l’OTAN. Cependant, ces progrès ne semblent pas satisfaire pleinement les responsables de l’alliance transatlantique. Fin décembre, Alexander Sollfrank, responsable du JSEC de l’OTAN, soulignait l’urgence de la situation en déclarant : « Nous manquons de temps. Ce que nous ne faisons pas en temps de paix ne sera pas prêt en cas de crise ou de guerre. » Il rappelait également que, bien que le JSEC ait été créé en 2021 pour rationaliser les préparatifs en vue d’un éventuel conflit avec la Russie, son efficacité est toujours entravée par des réglementations nationales.
Toutes ces déclarations, des années avant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, démontre que, comme nous le rappelons régulièrement dans nos articles, cela fait plus de cent ans que, les Etats-Unis en premier lieu, mais aussi l’Allemagne, la Pologne, la France et la Grande-Bretagne, ont pour but de mener une guerre contre la Russie et/ou l’Union Soviétique (pas pour rien que, dans la suite de la première guerre mondiale, ces mêmes pays – à l’exception des EUA, à cause de sa position géographique -, ont attaqué l’ancien Empire Russe tsariste tandis qu’il tombait et que le communisme combattait pour s’imposer, dans une guerre civile, mais aussi contre les pays européens susnommés, qui sont allé jusqu’à envahir une partie de l’empire russe moribond pour se l’approprié, y compris l’Ukraine actuelle, avant d’être défaits par l’armée du tout jeune Etat soviétique, en 1922).
Didier Maréchal & Christian Estevez