Thaïlande : le principal opposant, Pita Limjaroenrat, condamné à de la prison avec sursis pour une manifestation en 2019

En décembre 2019, au centre de Bangkok, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés pour demander le départ des généraux au pouvoir depuis le coup d’État de 2014. Les principaux opposants à ces généraux viennent d’être condamnés. (Avec AFP).

Ce 5 février 2024, un tribunal de Bangkok a prononcé une condamnation avec sursis de quatre mois de prison pour le principal opposant au pouvoir, Pita Limjaroenrat, ainsi que sept autres figures du mouvement prodémocratie. Cette peine concerne une manifestation jugée illégale en décembre 2019, avec une suspension de l’exécution de la peine pendant deux ans, selon un communiqué des juges.

« La cour a jugé que la manifestation était organisée sans autorisation, qu’elle avait bloqué l’espace public et qu’elle se tenait à moins de 150 mètres » d’une résidence royale, a détaillé, auprès de l’Agence France-Presse, l’avocat des accusés, Krisadang Nootjaras. Le mouvement de protestation, organisé en décembre 2019 au cœur de Bangkok, avait réuni des milliers de personnes réclamant le départ des généraux au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2014.

« Move Forward » menacé de dissolution

Pita Limjaroenrat, vainqueur des élections législatives de 2023 avec la formation progressiste » Move Forward », mais sans parvenir à devenir premier ministre, figure parmi les huit accusés aux côtés d’autres têtes d’affiche du camp réformiste, politiciens ou activistes.

Le milliardaire Thanathorn Juangroongruangkit, l’ancien secrétaire général du Parti du nouvel avenir, Piyabutr Saengkanokkul, bannis dix ans de la vie politique par décision de justice en 2020, et l’ancienne députée Pannika Wanich, exclue à vie, sont aussi visés par ce verdict, tout comme le militant Parit Chiwarak, connu en Thaïlande sous le surnom de « Pingouin ».

Le parti « Move Forward » est menacé de dissolution après que la justice thaïlandaise a décidé, en janvier dernier, que sa proposition phare d’assouplir la loi de lèse-majesté était contraire à la Constitution (voir notre article en cliquant ici).

Joseph Kouamé

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