Donald Trump exprime sa disposition à « encourager » la Russie à attaquer des membres de l’OTAN, suscitant une réaction de l’OTAN

Lors d’un rassemblement en Caroline du Sud ce samedi 10 février, Donald Trump a abordé le sujet de l’OTAN, déclarant qu’il encouragerait la Russie à « faire ce qu’elle veut » avec certains alliés. La Maison-Blanche a qualifié ces remarques de « consternantes et déséquilibrées ».

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a réagi rapidement aux déclarations percutantes de Donald Trump, ce samedi 10 février, où ce dernier évoquait la fin de la protection états-unienne pour les pays de l’OTAN ne contribuant pas suffisamment financièrement, en précisant même qu’il « encouragerait » Moscou à agir contre eux, si réélu à la Maison Blanche.

Des propos qui ont soulevé l’indignation dans les pays européens de l’alliance mais aussi une réponse de Jens Stotenberg, obligé de rappeler les grands principes de l’Otan : « Toute suggestion selon laquelle les Alliés ne se défendront pas les uns les autres sape notre sécurité à tous, y compris celle des Etats-Unis, et expose les soldats américains et européens à un risque accru », a-t-il dit dans un communiqué. Pour Jens Stoltenberg, il n’y a pas d’hésitation : « Toute attaque contre l’Otan entraînerait une réponse unie et puissante »

Pour le président du Conseil européen, Charles Michel, « des déclarations imprudentes sur la sécurité de l’Otan et la solidarité de l’article 5 ne servent que les intérêts de Putin » et « n’apportent ni plus de sécurité ni plus de paix dans le monde ». L’article 5 stipule que si un pays de l’Otan est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

« Plutôt que d’appeler à la guerre et de promouvoir le chaos, le président Biden continuera à soutenir le leadership américain », a, de son côté déclaré Andrew Bates, porte-parole de la Maison Blanche, ajoutant qu’ «encourager l’invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers » était « consternant et insensé ».

Lors d’un meeting en Caroline du Sud, ce samedi 10 février, Donald Trump, qui brigue l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis d’Amérique, a relaté une réunion avec des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Otan alors qu’il était en fonctions.

Un échange avec Ursula Von der Leyen

« Un des présidents d’un gros pays s’est levé et a dit : eh bien, monsieur, si on ne paie pas et qu’on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ? », a raconté l’ex-président républicain avant d’affirmer avoir répondu : « Non, je ne vous protègerais pas. En fait, je les encouragerais à faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos factures ». L’ancien président états-unien a régulièrement accusé ses alliés de l’Otan de ne pas suffisamment contribuer au budget de l’Alliance Atlantique. En campagne, il avait déjà menacé à plusieurs reprises de sortir de l’Otan s’il retournait à la Maison Blanche.

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a précisé, ce dimanche, sur la chaîne française « LCI » que Donald Trump faisait en fait référence à un échange en 2020 avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, au sujet de la défense de l’Union Européenne.

La dernière rivale de Donald Trump aux primaires républicaines, Nikki Haley, a dénoncé la rhétorique de l’ex-président. « Ne prenons pas le parti d’une brute qui tue ses opposants », a-t-elle affirmé en allusion à Vladimir Putin. « Nous voulons que les alliés de l’Otan paient leur part, mais il y a des moyens d’obtenir cela sans (…) dire à la Russie: « faites ce que vous voulez avec ces pays-là »», a-t-elle ajouté.

Trump fait pression pour faire échouer une aide à l’Ukraine

Donald Trump, qui conserve une mainmise d’envergure sur le Parti républicain, a fait pression au cours des dernières semaines sur les élus de son camp au Congrès pour enterrer un projet de loi prévoyant le versement d’une nouvelle aide à l’Ukraine, mais aussi à Israël et Taïwan, ainsi qu’une réforme de la politique migratoire. D’un montant de 95 milliards de dollars, le projet de loi sera débattu la semaine prochaine au congrès.

La majorité de ces fonds reviendrait à l’Ukraine afin qu’elle reconstitue ses stocks de munitions, d’armes et d’autres besoins essentiels, alors que le pays entre dans une troisième année de guerre.

Didier Maréchal

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