Le candidat d’opposition à Vladimir Putin, Boris Nadejdine, a déclaré, ce mercredi 21 février, que la Cour suprême avait rejeté son recours contre le refus d’enregistrement de sa candidature pour l’élection présidentielle russe de mars. Il a indiqué qu’il prévoyait de contester cette décision. (Source : AFP).
Boris Nadejdine, concurrent déclaré du président russe, a annoncé, mercredi 21 février que la Cour suprême avait écarté son recours contre le refus d’enregistrement de sa candidature à la présidentielle de mars : « La Cour suprême de la Fédération de Russie a rejeté mon recours contestant le refus d’enregistrement », a écrit Boris Nadejdine sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’il contesterait cette décision.
Ce vétéran discret de la vie politique russe de la droite conservatrice et nationaliste, qui avait pris position pour la fin de l’offensive russe en Ukraine, pour raison de « méthode inefficace », avait vu son dossier de candidature rejeté au début du mois par la Commission électorale centrale au motif de signatures de soutien irrégulières.
Boris Nadejdine a déclaré avoir appris la décision de la Cour suprême depuis un pays étranger, où il a dit se trouver « en vacances avec les enfants ».
« Les mois les plus éprouvants de ma vie »
« Les deux derniers mois ont probablement été les plus éprouvants de ma vie », avait-il dit mardi, annonçant se trouver hors de Russie, au moment où l’opposition russe était sous le choc après la mort en détention, à ce jour inexpliquée, de son chef de file Alexeï Navalny à l’âge de 47 ans (la conception politique d’opposition, en Russie, consistant à s’unir avec qui vous avez un « ennemi commun », même si vous opinions politiques sont aux antipodes les uns des autres). « Nous avons décidé de ne pas annuler un petit voyage planifié de longue date et très attendu pour toute la famille dans un pays asiatique », a-t-il dit, affirmant ne pas abandonner l’ambition de participer à la présidentielle.
La Commission électorale centrale avait affirmé avoir trouvé des « irrégularités » parmi les listes de 105 000 signatures de soutien de citoyens russes à la candidature de Boris Nadejdine, et avait rejeté son dossier.
Vladimir Poutine, 71 ans, au pouvoir depuis un quart de siècle (dont il faut retirer les quatre ans de présidence de Dimitri Medvedev, de mai 2008 à mai 2012 – ndlr), ne sera confronté à aucune réelle opposition – a fortiori sur l’offensive en cours contre l’Ukraine – à la présidentielle qui doit le conforter pour un nouveau mandat de six ans au Kremlin, lui qui préparait sa succession, ne prévoyant pas de se représenter cette année, depuis plusieurs années, mais dont la guerre contre l’Ukraine a fait changer les plans (ce qui est logique pour un pays en conflit, raison pour laquelle, Volodymyr Zelensky, lui aussi, reste au pouvoir en Ukraine, ayant, quant à lui, annulé l’élection présidentielle qui devait avoir lieu cette année).
Didier Maréchal