L’organisme de censure britannique a estimé que l’œuvre de 1964 contenait des «propos discriminatoires», et a décidé de la sortir de la catégorie «grand public» pour la soumettre au contrôle parental.
« Mary Poppins » atterrit abruptement de son nuage, car le célèbre film de 1964 a été officieusement considéré comme potentiellement nocif pour les jeunes enfants, perdant ainsi sa classification «tout public» au Royaume-Uni. L’organisme de censure britannique a jugé que l’œuvre comportait des «propos discriminatoires».
Le « British Board of Film Classification » (BBFC) a reclassé le film, le retirant de la catégorie «U» (pour universel) pour le placer dans la catégorie «PG», nécessitant ainsi un contrôle parental. L’organisme a précisé que l’utilisation d’un terme péjoratif d’origine européenne pour désigner les ramoneurs au visage couvert de suie, lié à l’histoire de l’Afrique Australe, ne respecte pas leurs directives malgré le contexte historique de « Mary Poppins ».
Un porte-parole du BBFC a justifié cette position en expliquant que «d’après ses recherches sur le racisme et la discrimination, l’une des principales préoccupations des parents est le risque d’exposer les enfants à un langage ou à un comportement discriminatoire qu’ils pourraient trouver pénible ou répéter sans se rendre compte de l’offense potentielle.» L’organisme pointe ainsi le caractère «désuet et raciste» du terme «hottentots», historiquement utilisé par les Européens pour désigner les Khoikhoi d’Afrique du Sud du Botswana et de Namibie. Il est employé à deux reprises dans le film par l’amiral Boom. A noter que le terme « hottentots » est considéré comme « offensant » alors que, encore à l’heure actuelle, aucune origine à connotation discriminatoire ne lui ai été trouvé.
Sorti des studios Disney en 1964, le film musical réalisé par Robert Stevenson marie habilement animation et prises de vues réelles. Récompensé de cinq Oscars l’année suivante, dont celui de la meilleure actrice et de la meilleure musique, le film se déroule dans le Londres de 1910. Il raconte l’histoire d’une nounou magicienne, interprétée par Julie Andrews, qui, avec l’aide de Bert, un ramoneur ambulant joué par Dick Van Dyke, transforme la vie d’enfants se sentant délaissés par leurs parents. Malgré son atmosphère innocente, le film, qui célèbre son 60e anniversaire, doit être de nouveau diffusé dans certains cinémas britanniques, bien que certains mots jugés inappropriés aient suscité des préoccupations.
Joseph Kouamé