Guerre Russie-Ukraine : la liste des armements et matériels militaires que la France a fournis à Kiev en deux ans

En l’espace de deux ans de conflit, la France a apporté un soutien militaire à l’Ukraine d’un montant de 3,8 milliards d’euros, selon une évaluation publiée par le ministère des Armées ce 4 mars. Cette réponse fait suite à d’autres rapports, notamment ceux de l’Institut de Kiel, qui estimaient l’aide française à un peu plus de 600 millions d’euros.

Fournir une telle liste pour montrer à quel point on est dans « le camp du Bien » – qui est obligatoirement celui de l’Ukraine -, comme une « guéguerre de gosses immatures » est particulièrement inquiétante, d’autant que cela se fait, volontairement, au détriment de leurs propres populations, comme nous le rappelons dans la dernière partie de cet article.

Le 3 mars, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé l’intégralité de l’armement fourni à l’Ukraine entre le 24 février 2022 et le 31 décembre 2023. Selon le ministre, ce soutien financier atteindrait un montant total de 3,8 milliards d’euros, se décomposant en 2,615 milliards d’euros pour l’équipement militaire, auxquels s’ajoutent 1,2 milliard d’euros alloués à la Facilité Européenne pour la Paix (FEP).

Ce montant est nettement supérieur à celui avancé par l’Institut de Kiel, qui prétendait que l’aide militaire de la France à l’Ukraine durant cette période s’élevait à 600 millions d’euros. Selon les informations divulguées par Paris, la France occuperait désormais la 6e position parmi les pays apportant un soutien militaire à l’Ukraine, plutôt que la 16e place. Il y a quelques jours, Sébastien Lecornu avait vivement réagi aux données de l’Institut de Kiel en affirmant que celles-ci n’étaient « ni fiables, ni viables ». « Ils mélangent les choux-fleur et les carottes. Ils s’en tiennent aux déclarations. Mais tout ce que la France a promis a été livré. Certains pays ont fait beaucoup d’annonces, mais ça n’a pas été suivi ou avec du matériel défectueux », avait répliqué le ministre.

En tout, une cinquantaine d’armements et matériels militaires différents ont été fournis aux forces ukrainiennes entre le 24 février 2022 et le 31 décembre 2023. Ils ont été non seulement promis, mais effectivement livrés, soulignent des sources ministérielles auprès de la Rédaction internationale de « Radio France ».

Parmi les matériels les plus lourds, pour l’artillerie, il y a 50 canons et lance-roquettes, dont 30 canons Caesar. Il y a également 10 batteries sol-air, dont un SAMT/P Mamba, ainsi que 38 chars légers. Dans cette liste, on compte aussi 250 blindés VAB, pour le transport de troupes notamment, ainsi que 1 000 fusils d’assaut Famas et 560 mitrailleuses lourdes. Côté munitions, cela représente près de 3 millions de balles et cartouches.

Parmi les inexactitudes attribuées à l’institut allemand, il y a la mise sur un pied d’égalité des missiles longue portée Scalp/StormShadow fournis par la France avec les missiles en courte portée fournis par Berlin. Cette approximation a particulièrement agacé Paris, d’autant plus que l’Allemagne dispose des Taurus, des missiles équivalents au Scalp. Bien que Kiev ait demandé à Berlin de lui fournir ces missiles depuis près d’un an, le chancelier fédéral Olaf Scholz refuse toujours d’autoriser le don de cette arme (alors que, comme on l’a appris, en la fin de semaine passée, par le dévoilement de l’enregistrement d’une mini conférence militaire allemande, les plus hauts gradés de l’armée allemande, eux, souhaitent envoyer ces fameux missiles Taurus à l’Ukraine).

Le ministère des Armées a donc détaillé l’ensemble des matériels fournis à Kiev, allant des casques et munitions de petits calibres au matériel lourd, tel que les 30 canons Caesar et les 30 000 obus de 155 mm.

Cependant, certaines informations restent confidentielles, notamment le nombre de missiles air-sol Scalp tirés depuis des appareils russes modifiés. Un autre sujet délicat concerne la défense air-sol, le ministère ne divulguant toujours pas la quantité de missiles Crotale, Mistral et Aster envoyés en Ukraine.

Au-delà de ces chiffres, deux véritables aberrations ressortent. La première est le fait que l’Etat français fasse un tel don à l’Ukraine pour entretenir une guerre pendant que la population française a de plus en plus de mal à vivre décemment, ayant subi, depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, une augmentation de près de 80% du prix de l’électricité, de 58% des produits alimentaires de première nécessité et que le gouvernement Macron a fait savoir que la population allait devoir rendre des milliards d’euros à l’Etat, par des taxes et/ou arrêts d’aides, auxquelles il faut ajouter la réduction de l’engagement de l’Etat français dans son système de santé, abandonnant toujours plus l’hôpital public, alors que cela fait déjà des années que celui-ci subit des pertes de capacités d’accueil et de soins pour la population.

D’autre part, la folie idéologique de haine envers tout ce qui est russe (ou même, simplement qui y ressemble – les banques françaises, depuis le début du conflit Ukraine – Russie, s’étant même autorisé, sans que la loi ne leur permette, d’interdire l’utilisation des comptes des personnes russes ou leur semblant être russes, par une pseudo-ressemblance de leur nom à un nom de famille russe) qui touche pratiquement tout l’Occident, au point que tous ces pays, qui, pourtant, connaissent tous des difficultés économiques, se mènent une petite « guéguerre » entre eux à savoir qui est le plus dans le « camp du bien » par son aide à l’Ukraine, ceux qui ne donnent pas assez, se faisant montrés du doigt comme des pestiférés avec l’accusation sous-jacente de ne pas donner plus à l’Ukraine pour, indirectement, soutenir la Russie, élevée au statut de « Mal absolu de l’Humanité ».

Didier Maréchal & Christian Estevez

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