Israël : Des milliers de manifestants réclament des élections anticipées

Des milliers de manifestants ont terminé, ce weekend, une marche de quatre jours commencée près de la frontière avec Gaza pour demander la libération des otages. En parallèle, à Tel-Aviv de nouvelles manifestations contre le gouvernement rassemblaient des milliers de personnes.

Des milliers de manifestants israéliens se rassemblent à Tel-Aviv pour réclamer des élections anticipées, alors que le gouvernement du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, est confronté à des pressions croissantes pour ramener à la maison les 130 otages qu’Israël considère comme restant dans la bande de Gaza, dont 31 sont présumés morts.

« Le gouvernement a du sang sur les mains », scande la foule. La réforme de la justice enterrée, la société civile qui était dans la rue l’année dernière reprend sa contestation, cette fois pour demander des élections anticipées. La rue Kaplan à Tel-Aviv, épicentre du mouvement anti-Nétanyahou, était noyée, samedi 2 mars au soir, sous une marée de drapeaux israéliens et des milliers de manifestants.

Ilana, 54 ans, manifeste depuis plus d’un an contre le gouvernement Nétanyahou. « Je n’ai aucune confiance en ce gouvernement, aucune confiance envers le Premier ministre, dit-elle. Je pense qu’il ne prend pas des décisions pour le bien du pays mais seulement pour ses intérêts personnels ». Sur toutes les pancartes, la même demande : des élections anticipées. Avec les combats qui continuent à Gaza, un retour au scrutin semble d’autant plus important pour ces manifestants. Ils estiment que le gouvernement n’est pas capable de gérer cette guerre. « Les pertes sont terribles, les otages sont toujours retenus à Gaza, ils n’ont pas négocié d’accord. Trop c’est trop », tranche Eran.

130 otages israéliens sont encore retenus à Gaza et le bilan dans l’enclave palestinienne ne cesse de s’alourdir. Contrairement à la droite israélienne qui défend la poursuite des combats pour atteindre ce qu’elle nomme « une victoire totale », ici les appels aux négociations et à un cessez-le-feu sont de plus en plus insistants. « Les enfants en Israël et à Gaza grandissent dans la peur et l’anxiété, et avec ce sentiment de ne pas avoir d’avenir, déplore Romi. Nous avons besoin en Israël d’un gouvernement responsable et fiable ».

Samedi soir, malgré un important déploiement policier, la foule a réussi à bloquer d’importants axes routiers de la ville. Bien qu’elle ait finalement été évacuée, elle prévoit de revenir le samedi suivant. Ilana affirme : « Nous serons là aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce qu’on nous écoute. Jusqu’à ce qu’il y ait quelques personnes courageuses dans la coalition pour renverser le gouvernement et fixer de nouvelles dates pour les élections ».

Les élections sont prévues à la fin d’octobre 2026. Le mouvement, surnommé « anti-Bibi », entend maintenir les manifestations jusqu’à l’obtention d’un scrutin anticipé.

Didier Maréchal

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