Gaza : une « véritable mafia s’empare de presque toute l’aide » et la revend au prix fort à la population

La population de la bande de Gaza doit faire face non seulement aux bombardements israéliens, mais également aux gangs qui s’approprient l’aide humanitaire. (Avec : RFI).

La guerre persiste à Gaza, entrant dans son sixième mois. Les pertes humaines, les bombardements israéliens subis car servant de boucliers humains aux terroristes, les maladies, le manque d’eau et de nourriture sont déjà des fléaux, auxquels s’ajoute désormais la montée de la criminalité. Avec le démantèlement progressif, grâce à l’action efficace de l’armée israélienne, du Hamas, qui détenait le pouvoir dans la bande de Gaza, le territoire palestinien traverse une période de désordre. L’absence de gouvernement a créé un vide d’autorité, favorisant l’émergence de gangs qui exploitent la vulnérabilité d’une population démunie.

L’aide humanitaire parvient lentement dans la bande de Gaza, le territoire étant strictement contrôlé par Israël qui restreint fortement le passage des convois contenant des vivres et des médicaments. Cependant, une fois sur place, cette assistance bénéficie très peu à la population.

« Il y a une véritable mafia qui met la main sur quasiment toute l’aide. Et finalement, il ne reste rien pour nous. Et c’est la même situation dans le Nord, dans le Centre et dans le Sud de la bande de Gaza. » déplore Randa, un citoyen palestinien.

La population de Gaza se voit contrainte d’acheter l’aide humanitaire à des prix exorbitants. Avant le conflit, un sac de farine valait une dizaine de dollars ; aujourd’hui, son prix a explosé pour dépasser les 200 dollars. « Parvenir à nourrir les siens quotidiennement relève de l’exploit », affirme Nader, père de trois enfants. « On n’a pas le choix, pour manger, on doit s’endetter… 150 jours de guerre et la situation ne fait qu’empirer, c’est une catastrophe », déplore-t-il.

Dans le Nord de la bande de Gaza, l’anarchie est telle que les pillages de maison se multiplient. Face à cette criminalité exponentielle engendrée par la guerre, le Programme Alimentaire Mondial a annoncé cesser ses livraisons de nourriture dans le Nord de l’enclave, il y a déjà deux semaines.

Joseph Kouamé

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