Plusieurs parlementaires critiquent la restriction excessive imposée à leurs déplacements à l’étranger, nécessitant des autorisations préalables, et accusent le gouvernement de chercher à réduire leur influence.
Solomiia Bobrovska exprime ouvertement son agacement envers l’administration présidentielle. Le jeudi 7 mars, la députée de la Verkhovna Rada, le Parlement ukrainien, déplore de ne pas avoir obtenu l’autorisation de quitter le territoire alors qu’elle avait été invitée par l’ambassade états-unienne de Kiev à se rendre à Washington pour une session de travail de dix jours en février.
« Je considère ces interdictions comme une tentative de nous faire taire pour écarter le Parlement des décisions-clés », dit au journal français « Le Monde » l’élue du parti d’opposition « Holos » (« Voix »), membre de la commission pour la sécurité nationale et la défense. « Le gouvernement, poursuit-elle, ne peut pas dicter au Parlement, qui est une institution indépendante séparée, ce qu’il doit faire, c’est totalement anticonstitutionnel. »
La situation vécue par Solomiia Bobrovska n’est pas isolée. Ces derniers mois, plusieurs députés des partis d’opposition « Holos » et « Solidarité européenne », dirigé par l’ancien président Petro Porochenko, ont publiquement déploré de ne pas avoir obtenu l’autorisation requise par les autorités depuis le début de l’invasion russe, afin d’assister à des événements internationaux dans le cadre de leurs fonctions.
Ayant exercé le pouvoir de 2014 à 2019 et actuellement député, Petro Porochenko est allé jusqu’à adresser une lettre, à la fin de février dernier, au commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, Oliver Varhelyi, pour contester l’utilisation qu’il qualifie d’« abusive » de la loi martiale et des hostilités, visant, selon lui, à « éliminer l’opposition du champ politique et à l’isoler sur la scène internationale ».
Il faut aussi savoir que ce comportement purement dictatorial de la part de Zelensky et de sa clique n’est pas du tout nouveau. En fait, depuis l’arrivée de Zelensky et de sa bande au pouvoir, en 2019, la liberté d’expression a été réduite jusqu’à l’interdiction de tout avis opposé au pouvoir, non seulement en interdisant tous les médias critiques à l’encontre de Zelensky et de son entourage installés au pouvoir, mais également l’interdiction de nombreux partis politiques d’opposition, allant jusqu’à la répression par l’emprisonnement, mais, pire, la torture et même l’assassinat, comme le reprochait les institutions et ONG défendant les droits de l’Homme, y compris le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme, dans ses rapports, dont presque tous ont été retirés de la consultation publique depuis le début de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, afin de satisfaire à la propagande montrant Zelensky comme « L’Homme du Bien » victime du « camp du Mal » que serait la Russie.
Didier Maréchal & Christian Estevez