La militante iranienne des droits humains, Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix en décembre dernier, et en détention dans son pays depuis 2021, fait actuellement face à des problèmes de santé sérieux. Ce lundi, ses déclarations ont été présentées dans un discours lu en son nom devant l’Assemblée générale des Nations Unies. (Source : AFP).
La militante Narges Mohammadi, incarcérée depuis 2021, a réclamé lundi « une pression systématique et globale » contre l’Iran, dans une déclaration lue par une ONG lors de débats au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
« Je m’adresse à vous avec une grande inquiétude », a-t-elle affirmé dans sa déclaration lue par l’ONG « Ensemble contre la peine de mort », lors de débats du Conseil des droits de l’Homme à Genève. « Avec la récente vague de protestations et de mouvements en faveur de la vie et de la liberté des femmes, la répression s’est intensifiée », a-t-elle poursuivi, appelant l’ONU et les organisations de défense des droits humains à « exercer une pression systématique et globale » sur l’Iran.
La militante iranienne a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et la peine de mort. Elle souffre « de graves problèmes de santé, notamment de graves problèmes cardiaques et pulmonaires, ce qui met sa santé en grand danger », a affirmé, ce lundi 18 mars, le rapporteur sur l’Iran, Javaid Rehman.
« Des crimes contre l’humanité »
Narges Mohammadi a demandé, comme de nombreux pays et ONG, dont « Amnesty International » et « Human Rights Watch » le renouvellement des mandats de la mission d’enquête de l’ONU sur l’Iran et du rapporteur spécial. Les mandats de ces experts qui n’ont pas été autorisés à se rendre en Iran prennent fin en avril, mais une proposition visant à les prolonger est à l’étude, à l’initiative, notamment, de l’Allemagne.
Publié il y a dix jours, le rapport de la mission d’enquête que Téhéran a « fermement condamné » affirme que la répression des manifestations de 2022, après la mort de Jina Mahsa Amini, et « la discrimination institutionnalisée » envers les femmes et les filles a mené à « des crimes contre l’humanité ».
La présidente de cette mission, Sara Hossain, a dénoncé les mesures prises par Téhéran « pour réduire au silence les victimes et leurs familles en quête de vérité et de justice », tandis que le rapporteur s’est dit « très préoccupé » avec « au moins 834 personnes exécutées en 2023 », soit une hausse de 43% sur un an.
Joseph Kouamé