Une quatrième éruption volcanique a éclaté dans la péninsule de Reykjanes, en Islande, le samedi 16 mars 2024.
Une quatrième éruption volcanique a commencé dans le Sud-Ouest de l’Islande le soir du samedi 16 mars, entraînant une nouvelle évacuation des habitants de Grindavík. On pourrait presque sentir les battements du cœur de la Terre. Une fois de plus, le sol islandais s’est fissuré sous la pression du magma. Des milliers de litres de lave en fusion se sont déversés lors d’une éruption spectaculaire qui a débuté le 16 mars au soir. Une fissure de plus de trois kilomètres est apparue, et les fontaines de lave étaient si hautes qu’elles étaient presque visibles depuis un site touristique, évacué plus tôt dans la soirée.
La petite ville islandaise de Grindavík, située près du front de lave, a également été vidée. En novembre 2023, les 4 000 habitants avaient déjà déménagé après une éruption. Seule une centaine d’entre eux sont retournés, car la péninsule du Sud-Ouest du pays connaît sa quatrième éruption volcanique en quelques mois.
Dans cette zone abandonnée, seuls les scientifiques osent s’aventurer pour collecter des échantillons. Le gouvernement islandais a annoncé son intention de racheter les propriétés de la région, où la nature semble avoir repris le dessus.
Préoccupation des scientifiques
Selon la chaine française « TF1 Info », l’une des principales préoccupations réside dans la possibilité d’un phénomène appelé « Brume de lave » (« lava haze » pour son terme international – ndlr), résultant de la rencontre entre la lave en fusion et l’océan froid et qui consiste en La formation de pluies acides et d’une pollution de l’air liée à la rencontre entre des coulées de lave en fusion et des océans froids.
La progression de la coulée de lave est estimée à 1 km/h. L’office météorologique islandais a déclaré que « si l’éruption se maintient à ce rythme, il est envisageable que la lave atteigne l’océan ». Lorsque le chlorure de sodium présent dans l’eau de mer réagit avec les particules de lave, cela crée un nuage potentiellement dangereux, contenant des gouttelettes d’acide chlorhydrique et des résidus de verre.
En raison des vents changeants, la trajectoire de ce nuage est extrêmement imprévisible, ce qui constitue une menace pour la vie humaine en raison de sa toxicité. Il pourrait entraîner la formation de pluies acides avec un pH compris entre 1,5 et 3,5. À de tels niveaux, les effets sur le corps humain sont variés, notamment des irritations cutanées et des problèmes respiratoires.
Le « lava haze » est un phénomène très fréquemment observé dans les zones à activité volcanique élevée, comme Hawaï ou La Réunion par exemple. Les nuages toxiques ayant tendance à dériver sur les zones de peuplement, les autorités ont souvent recours à « des systèmes d’alerte et de suivi sur tous les volcans de type basaltique et dont la lave est susceptible d’entrer en contact avec de l’eau de mer », avait expliqué un sismologue à la radio « France Inter » en 2018. Le cas échéant, des procédures d’évacuation peuvent être mises en place.
Bruno Mariotti