Presqu’une semaine après l’attaque meurtrière qui a visé une grande salle de concert dans la région de Moscou, la Russie a affirmé, jeudi 28 mars, posséder des « preuves » indiquant que les auteurs de l’attaque étaient liés à des « nationalistes ukrainiens ». (Avec : AFP).
La Russie, a affirmé, ce jeudi 28 mars, avoir la « preuve » que les auteurs de l’attentat ayant fait 143 morts près de Moscou entretenaient des liens avec des « nationalistes ukrainiens ».
L’attaque, qui a eu lieu vendredi 22 mars au soir dans une grande salle de concert, a été revendiquée par l’organisation jihadiste « État islamique » (Daesh) mais les responsables russes disent que l’Ukraine et les Occidentaux en sont les instigateurs. Kiev et ses alliés démentent toute implication dans cette tuerie et estiment que le Kremlin, en plein conflit armé contre l’Ukraine, cherche à rejeter la faute sur cette dernière pour des raisons politiques.
Le Comité d’enquête, l’organe chargé des principales investigations criminelles en Russie, a affirmé, ce jeudi, dans ce contexte, avoir de nouveaux éléments prouvant, selon lui, une piste ukrainienne. « Le travail avec les terroristes détenus, l’examen des dispositifs techniques saisis sur eux et l’analyse des informations sur les transactions financières ont permis d’obtenir des preuves de leurs liens avec les nationalistes ukrainiens », a assuré le Comité sur le réseau « Telegram ». D’après cet organisme, les quatre assaillants ont par ailleurs reçu d' »importantes sommes d’argent et des cryptomonnaies en provenance d’Ukraine, qui ont été utilisées pour la préparation de ce crime ».
Les enquêteurs, qui n’ont publié aucun document ou élément pour corroborer ces déclarations, ont aussi fait part de l’arrestation d’un nouveau suspect, accusé d’avoir participé au « financement » de l’attaque. Les autorités avaient précédemment signalé l’arrestation de 11 personnes, dont les quatre assaillants présumés. Huit ont été inculpées et placées en détention provisoire.
Le 22 mars dernier, des hommes armés ont attaqué le « Crocus City Hall », près de Moscou, ouvrant le feu sur les spectateurs et provoquant un énorme incendie. Cet attentat, le plus meurtrier de ces vingt dernières années en Russie, a fait au moins 143 morts et 360 blessés, dont des enfants.
Selon le président Vladimir Putin, les quatre assaillants ont été arrêtés dans la région russe de Briansk tandis qu’ils tentaient de fuir en Ukraine, où une « fenêtre » leur permettant de franchir la frontière avait été préparée du côté ukrainien. Le directeur des services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnikov, a quant à lui assuré que les services secrets ukrainiens et occidentaux avaient « facilité » l’attentat.
L’Ukraine dément vigoureusement toute implication dans ce massacre, accusant Moscou de vouloir en « rejeter la faute » sur Kiev. Les États-Unis d’Amérique ont affirmé avoir averti la Russie en mars qu’une attaque terroriste était susceptible de viser de grands rassemblements à Moscou.
Didier Maréchal