Vendredi 5 avril, la Lituanie a déclaré qu’elle fournirait environ 3 000 drones de combat à l’Ukraine et qu’elle contribuerait à la formation des soldats ukrainiens pour « faire face à l’invasion russe ».
« Dans un avenir proche, la Lituanie achètera environ 3 000 drones FPV de fabrication lituanienne pour l’Ukraine, pour un montant de deux millions d’euros », a déclaré aux journalistes la Première ministre Ingrida Simonyte, aux côtés de son homologue ukrainien Denys Chmygal. Selon Mme Simonyte, ces appareils pourraient parvenir à l’Ukraine dans le courant de l’année.
Les drones sont employés de manière intensive par les deux camps, aussi bien sur la ligne de front que pour cibler des infrastructures clés à l’intérieur du territoire ennemi. La Première ministre lituanienne a également annoncé que son pays contribuerait à l’établissement de trois centres de formation pour les militaires ukrainiens, situés à Lviv dans l’Ouest de l’Ukraine, à Dnipro dans le Centre-Est, et à Jytomyr dans l’Ouest.
Mme Simonyte a appelé l’UE à entamer les négociations d’adhésion avec Kiev « dès que possible », considérant que « la sécurité totale de l’Ukraine et en même temps celle de l’Otan ne peuvent être assurées que via l’adhésion pleine et entière de l’Ukraine à l’Otan ». Cependant, Mme Simoyte – à l’instar des autres Etats membres de l’OTAN qui souhaitent l’entrée de l’Ukraine dans l’Alliance Atlantique – oublie que, selon la charte de l’organisation, un pays ne peut entrer dans l’OTAN pendant qu’il est en guerre, du fait de l’article 5 qui oblige tous les pays membres à soutenir militairement tout pays attaqué par une nation hors-OTAN.
La Lituanie, un pays balte de 2,8 millions d’habitants, a jusqu’à présent fourni à l’Ukraine plus d’un milliard d’euros d’aide, dont plus de la moitié dans le domaine militaire, l’exemple le plus récent étant l’allocation de 35 millions d’euros à l’initiative tchèque d’achat de munitions.
Selon l’institut « Kiel », qui a son siège en Allemagne, la Lituanie compte parmi les cinq premiers pays pour ce qui est de la part du PIB consacrée à aider l’Ukraine, soit 1,54%. « C’est un pourcentage qui peut être comparé aux budgets de la défense de certains pays. Nous l’apprécions vraiment », a confié M. Chmygal.
Le ministère lituanien de la Défense a déclaré, plus tôt cette année, que la Lituanie prévoyait de dépenser 200 millions d’euros supplémentaires au titre de l’aide militaire à l’Ukraine entre 2024 et 2026.
Avec sa visite en Lituanie, le Premier ministre ukrainien achève une tournée dans les trois Etats baltes, après s’être rendu en Estonie et en Lettonie.
Didier Maréchal