Depuis l’attaque du 7 octobre dernier, Israël a pour objectif d’éradiquer complètement le mouvent terroriste islamique Hamas. L’État hébreu a réussi à éliminer plusieurs dirigeants de cette organisation palestinienne. Faisons le point.
Dimanche dernier marquait les six mois depuis l’attaque terroriste perpétrée en Israël par le Hamas le 7 octobre 2023. Au moment de lancer son offensive sur la bande de Gaza, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avait promis l’éradication du groupe terroriste islamiste palestinien. Malgré l’élimination de dizaines de cibles, certaines figures clés de l’organisation ont toujours échappé à l’armée israélienne.
Six mois après l’attaque terroriste immonde du 7 octobre 2023, même si l’armée israélienne affirme avoir remporté des succès, de nombreux dirigeants du Hamas sont toujours en vie. L’élimination totale du groupe semble être une ambition très peu probable à atteindre.
Pour comprendre la situation actuelle du Hamas, il est nécessaire de comprendre son organisation complexe. Il se divise en deux principales sections : la branche politique et la branche armée, qui sont réparties sur différents territoires, y compris la bande de Gaza, la Cisjordanie et les prisons israéliennes, tandis que certains dirigeants sont exilés à l’étranger, notamment au Qatar.
La branche politique du Hamas comprend un conseil consultatif de la Choura, qui agit comme un parlement d’un État islamique, et un bureau politique. Les membres de ce conseil, dont la liste est tenue secrète, élisent les 15 personnalités du bureau politique qui déterminent les politiques sociales, politiques et militaires, en consultation avec le conseil de la Choura.
La Choura est également divisée en quatre branches régionales, qui élisent également les membres des bureaux politiques régionaux. Parmi eux, on trouve le bureau de la bande de Gaza, où travaillent 15 militants palestiniens dirigés par Yahya Sinouar.
Une dizaine de hauts placés éliminés
Malgré leur dispersion, l’armée israélienne a réussi à éliminer plusieurs membres haut placés de l’organisation islamiste palestinienne. Parmi eux, Marwan Issa, présenté par le Conseil européen pour les relations internationales comme le chef adjoint des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée de l’organisation. Il est considéré comme « l’un des organisateurs du massacre du 7 octobre », et son élimination dans une frappe à Gaza a été confirmée par le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, le 26 mars dernier.
Ahmed al-Ghandour et Ayman Nofal faisaient aussi partie des personnalités importantes des brigades armées avant d’être éliminés par des frappes israéliennes à l’automne 2023. Saleh al-Arouri, vice-président de l’organisation basé au Liban et considéré comme le chef du groupe en Cisjordanie, proche de la branche militaire du Hamas, a pour sa part été tué en début d’année 2024.
En tout, depuis le 7 octobre et le début de l’opération lancée par Israël, une dizaine de personnalités ayant des responsabilités à différents niveaux au sein du Hamas ont été éliminées.
Des cibles prioritaires
Mais plusieurs personnages clés de l’organisation restent traqués. Mohammed Deif en fait partie. Il est l’un des derniers survivants à la tête de la branche armée du Hamas toujours caché dans les tunnels de la bande de Gaza. Deiff constitue ainsi une des cibles prioritaires de l’armée israélienne. Il a été inscrit en décembre par l’Union Européenne sur la liste noire sanctionnant les personnes ou organisations impliquées dans des actes « terroristes ».
Idem pour Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, dont on parlait plus haut. Il est considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre contre Israël et comme celui qui détient entre ses mains le sort des otages. Sinouar a été la cible de bombardements en mars dernier sans que sa mort n’ait été revendiquée par les troupes israéliennes. Il semble toujours échapper à la traque organisée pour l’éliminer.
Ismail Haniyeh est quant à lui le président du bureau politique général du Hamas, élu le 6 mai 2017, et l’une des plus anciennes figures de groupe. Résidant au Qatar, il semble pour le moment hors d’atteinte pour Tel-Aviv, Doha étant l’un des principaux interlocuteurs entre les deux parties dans les négociations de trêve. Même donne pour Khaled Mechaal. Dirigeant du bureau politique jusqu’à 2017, il est aujourd’hui le chef «externe » du groupe, basé au Qatar.
Khalil al-Hayya est le chef adjoint du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, et à la tête de la délégation palestinienne pour les négociations concernant une trêve dans l’enclave. Il a déjà échappé à plusieurs tentatives d’assassinats ciblés, rapporte « France 24 », et court toujours.
A Gaza, au Liban, en Cisjordanie, au Qatar… Les membres du Hamas restent ainsi dispersés et semblent parfois insaisissables. Une mission quasi impossible pour l’Etat hébreu sachant qu’en plus d’être un groupe armé, le Hamas représente une idéologie construite pour survivre à la mort de ses dirigeants.
Joseph Kouamé