La semaine dernière, les Palestiniens ont officiellement réactivé une demande datant de 2011 visant à devenir membres à part entière de l’ONU. Ce lundi 8 avril, le Conseil de Sécurité s’est réuni pour débuter le processus d’examen. (Source : AFP).
Ce lundi 8 avril, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU a vivement critiqué la demande palestinienne d’adhésion à l’organisation internationale, alors que le Conseil de Sécurité commence officiellement à examiner cette démarche qui semble très improbable. « Le Conseil de sécurité discute en ce moment de la reconnaissance d’un État palestinazi », a lancé Gilad Erdan à la tribune de l’Assemblée générale, estimant qu’accorder cette demande serait « la récompense la plus abominable pour les crimes les plus abominables ». Le simple examen de cette requête est « déjà une victoire » pour ceux qui ont commis et soutenu les attaques sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, a-t-il ajouté avant d’insister : « Quelle est la prochaine étape, envisager l’adhésion à l’ONU de l’État islamique ? » Selon lui, accorder aux Palestiniens un statut d’État s’oppose à l’idée de « parvenir par la table des négociations à une solution durable » au conflit, des négociations au point mort depuis une décennie.
Le gouvernement israélien s’oppose à la solution à deux États, soutenue par une grande majorité de la communauté internationale, y compris les États-Unis d’Amérique. Depuis 2012, les Palestiniens ont le statut d' »État non-membre observateur ». Ils ont réactivé officiellement, la semaine dernière, une demande datant de 2011 pour devenir membres à part entière de l’ONU.
Le Conseil de sécurité s’est réuni ce lundi pour entamer le processus d’examen. Pour que la requête réussisse, une recommandation positive du Conseil de sécurité serait d’abord nécessaire (avec au moins 9 votes favorables et sans veto d’un membre permanent), suivie d’un vote à une majorité des deux tiers à l’Assemblée générale. Cependant, les observateurs doutent que l’initiative franchisse l’étape du Conseil en raison de la position des États-Unis, qui se sont déjà opposés à cette démarche en 2011.
« Notre position n’a pas changé », a insisté, ce lundi, l’ambassadeur états-unien adjoint, Robert Wood, répétant que la reconnaissance d’un État palestinien devait se faire dans le cadre d’un accord avec Israël, pas à l’ONU. La semaine dernière, il avait souligné que les États-Unis d’Amérique étaient « contraints par la loi » états-unienne qui dit que « si le Conseil de sécurité approuve l’adhésion d’un État palestinien hors d’un accord bilatéral », le financement de l’ONU devrait être « coupé ».
« Tout ce que nous demandons c’est de prendre notre place légitime au sein de la communauté des Nations », a plaidé l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, qui espère un vote du Conseil de sécurité le 18 avril prochain.
Didier Maréchal