Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a dénoncé les comptes rendus qualifiés de « mensongers » du récent appel téléphonique entre les ministres de la Défense russe et français.
Il n’est plus dans l’intérêt de la France de « discuter avec les responsables russes », a déclaré, ce lundi 8 avril, le ministre français des Affaires étrangères après un rare entretien téléphonique mercredi 3 avril dernier entre ministres des armées russe et français en matière de contre-terrorisme, qui s’est soldé par des comptes-rendus divergents.
« Ce n’est pas aujourd’hui notre intérêt de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui sortent, les comptes-rendus qui en sont faits sont mensongers », a déclaré Stéphane Séjourné aux médias « France24 » et « RFI » depuis Abidjan, où le ministre achevait une tournée en Afrique.
Après un échange, mercredi 3 avril, entre les ministres de la Défense Sébastien Lecornu et Sergueï Choïgou visant à fournir des « informations utiles » aux Russes sur l’attentat de Moscou, le président français Emmanuel Macron a critiqué, le jeudi, les « commentaires baroques et menaçants » des autorités russes. Dans son compte-rendu de la discussion, lancée par Paris, la Russie a notamment exprimé son « espoir » que les services secrets français ne soient pas impliqués dans cet attentat, qui a fait 144 morts le 22 mars dernier au « Crocus City Hall », près de Moscou. Des spéculations démenties par Paris.
Avant de pouvoir reparler aux Russes, « il faut peut-être d’abord établir la confiance, peut-être surtout avoir une évolution sur le terrain militaire en Ukraine pour que les relations puissent se renouer. Ce n’est pas le cas encore aujourd’hui », a estimé Stéphane Séjourné.
Emmanuel Macron a justifié l’initiative de l’échange entre les ministres français et russe, le premier depuis octobre 2022, par le fait que la France avait précisément « des informations utiles » à transmettre « sur les origines et l’organisation de cet attentat » revendiqué par Daesh.
Selon Stéphane Séjourné, la « longue tradition avec la Russie de coopération en matière de terrorisme » est désormais au point mort. « De fait, elle ne continue pas puisque c’était une proposition et le communiqué russe en réalité, en langage russe, propose que nous n’ayons pas de coopération », a-t-il conclu.
Didier Maréchal