Attaque de l’Iran sur Israël : Retour sur les faits du week-end

À 1h42 le dimanche 14 avril, les premières sirènes se font entendre en Israël, marquant la première attaque directe de l’Iran sur le territoire de l’État hébreu, deux semaines après une frappe mortelle sur le consulat iranien à Damas.

Quelques heures plus tôt, en prémices de cette attaque, l’Iran avait pris d’assaut un porte-conteneurs israélien dans le Golfe Persique, près du détroit d’Ormuz.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran a lancé une attaque massive et sans précédent contre Israël, suscitant des craintes d’une escalade au Moyen-Orient.

Dans la nuit du samedi 13 avril, pour la première fois depuis la révolution de 1979, l’Iran a lancé une attaque directe contre Israël, en réponse aux frappes israéliennes contre son consulat à Damas (Syrie) douze jours plus tôt, concrétisant ainsi sa menace de représailles.

Le représentant d’Israël aux Nations Unies a appelé, ce dimanche, le Conseil de sécurité à imposer « toutes les sanctions possibles » contre l’Iran après l’attaque sans précédent contre Israël. En réponse, Téhéran a invoqué son « droit à l’autodéfense ».

L’Iran « n’a pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense », a déclaré son ambassadeur à l’ONU Amir Saeid Iravani lors d’un Conseil de sécurité convoqué après l’attaque iranienne sans précédent contre Israël. « Le Conseil de sécurité a failli à son devoir de maintenir la paix et la sécurité internationales » en ne condamnant pas la frappe du 1er avril contre le consulat iranien à Damas, et « dans ces conditions, la République islamique d’Iran n’a pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense », a-t-il déclaré, assurant que Téhéran ne voulait pas d’escalade, mais répondrait à « toute menace ou agression ».

Selon le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, dans la soirée, l’Iran a lancé « un essaim de 300 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière », causant « des dégâts mineurs » dans la base aérienne de Nevatim et blessant gravement une fillette de 7 ans, originaire d’une communauté bédouine. L’attaque a été déjouée, avec Israël affirmant avoir intercepté « 99% des tirs » de l’Iran et de ses mandataires, notamment le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites.

Cette action de défense d’Israël a bénéficié du soutien des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni, de la France et d’autres pays (y compris le royaume de Jordanie voisin, et quelques autres pays musulmans, mais pas de la même confession islamique que l’Iran), formant ainsi une coalition sans précédent contre la menace iranienne au Moyen-Orient, selon un officier israélien. La France aurait fourni une aide indirecte, après le survol par des drones iraniens de bases où sont stationnées les forces françaises, notamment aux Émirats Arabes Unis, en Jordanie et en Irak. Cette assistance aurait permis une autodéfense grâce à des moyens de protection antiaérienne, selon une source militaire.

Condamnée par les pays occidentaux, l’attaque iranienne a saisi la communauté internationale, quasi unanime dans ses appels à la retenue par crainte d’un embrasement. « Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran », souligne le porte-parole états-unien, John Kirby. Les États-Unis d’Amérique préviennent qu’ils ne participeront pas à d’éventuelles représailles israéliennes.

Jugée presque inévitable par les spécialistes, la riposte d’Israël apparaît des plus risquées, alors que l’Iran menace déjà d’une réaction « bien plus forte » en cas de « comportement imprudent ». Selon son ampleur, la réponse pourrait déstabiliser encore davantage une région au bord du chaos.

Le Kremlin appelle l’Iran et Israël à la « retenue » pour éviter toute « escalade »


Le Kremlin a appelé, aujourd’hui, lundi 15 avril, l’Iran et Israël à la « retenue » afin d’éviter toute nouvelle « escalade » après l’attaque menée par Téhéran contre le territoire israélien en riposte à une frappe meurtrière sur le consulat iranien à Damas.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par l’escalade des tensions dans la région et nous appelons tous les pays de la région à faire preuve de retenue. Une nouvelle escalade n’est dans l’intérêt de personne », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

« Nous allons tout faire pour éviter l’embrasement » au Moyen-Orient, déclare Emmanuel Macron La France va « tout faire pour éviter l’embrasement » après l’attaque directe de l’Iran sur Israël, a déclaré ce lundi 15 avril le président français, Emmanuel Macron.

« La situation est très instable aujourd’hui », a dit Emmanuel Macron sur BFMTV/RMC, appelant Israël à limiter (sa riposte éventuelle) pour éviter une nouvelle escalade. « Il faut éviter qu’à chaque étape, ce soit un seuil qui soit franchi », a ajouté le chef de l’État français, qui estime que la France a un rôle à jouer comme « puissance d’équilibre » dans la région (rôle que la France s’est fixé depuis des décennies, comme principe de politique et géopolitique mondiale mais qu’elle ne respecte pas dans le cas de la Russie et de son conflit avec l’Ukraine).

Une interception de porte-conteneur israélien la veille en prémices de l’attaque sur Israël

Avant cette attaque historique directe de la part de l’Iran sur le sol israélien dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée idéologique iranienne des « gardiens de la révolution » avait pris d’assaut un porte-conteneur israélien – le MSC Aries -, dans la journée de samedi, près du détroit d’Ormuz, dans le golfe Persique, comme l’avait indiqué l’agence officielle iranienne « Irna ». Cette même source a relayé le message des forces maritimes de gardiens de la révolution faisant savoir que le porte-conteneurs était conduit sur les côtes iraniennes et que l’accès au détroit d’Ormuz était, à présent, inaccessible à Israël.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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