Centrafrique : la société civile exprime des inquiétudes face à la propagation de la désinformation sur les réseaux sociaux

La propagation croissante de fausses informations, en particulier sur les réseaux sociaux, en Centrafrique, suscite des préoccupations croissantes. Pour contrer ce phénomène, ces derniers mois, des blogueurs, des organes de presse et certains membres de la société civile ont intensifié les séances de formation et de sensibilisation. ( Source : RFI).

Dans une période marquée par des tensions entre le pouvoir et l’opposition, des crises socio-économique et sécuritaire, la désinformation est devenue omniprésente en Centrafrique. « À partir des années 2017,jusqu’à nos jours, on assiste à une flambée de désinformation, explique Arsène-Jonathan Mosseavo, directeur de publication du journal « Les autres nouvelles de Centrafrique ». D’abord sur le plan politique, certains acteurs, pour nuire à adversaires politiques, inventent des histoires de toutes pièces, pour freiner leurs avancées dans l’espace politique, surtout en période électorale ».

Le public centrafricain manque parfois de sensibilisation suffisante. Selon Junior Bouté, secrétaire général du « Consortium des journalistes pour la lutte contre la désinformation », cette situation peut alimenter les conflits en permettant la prolifération de polémiques et de fausses informations. : « La désinformation a pris de l’ampleur en République centrafricaine. Aujourd’hui, les hommes politiques manipulent certains jeunes à leur propre guise. La désinformation apporte la guerre et la division entre les communautés ».

Ces « infox » sont massivement relayées sur les réseaux sociaux, explique Arsène Mosseavo, et elles sont un danger pour la société centrafricaine. « C’est beaucoup plus sur les réseaux sociaux, avec les nouvelles technologies, l’internet, notamment sur le réseau social Facebook. Il y a aussi des groupes qui sont créés au niveau des plateformes WhatsApp et qui véhiculent de fausses informations. Tous les jours, les communicants qui appartiennent au pouvoir ou à l’opposition s’en prennent entre eux à travers des campagnes de dénigrement, la propagation de fausses nouvelles, des attaques et des messages de haines pour leur propre intérêt ».

Pour contrer la propagation des fausses informations, plusieurs cellules de veille ont été mises en place ces dernières années par des journalistes, des membres de la société civile et des chercheurs. Ces organes sont chargés de repérer et de vérifier les faits erronés. Parmi eux figure l’association « Action Média et Développement », établie en 2021. Son objectif est de sensibiliser les professionnels des médias et les jeunes acteurs du numérique aux conséquences des fausses informations, tout en leur offrant des solutions.

« Ces derniers temps, en Centrafrique, il s’avère que, le degré de désinformation est très élevé. Ceux qui sont à l’origine de la désinformation ont beaucoup de moyens. Celui qui crée, il a tout le confort nécessaire : il a son ordinateur, il a sa connexion internet, parce que tout se passe en ligne actuellement. Mais l’autre côté a aussi des moyens pour lutter. On peut lutter efficacement si l’autre côté a les moyens de pour lutter, pointe Rocard Maleyo, coordonnateur de « Action Média et Développement ». Maintenant, il faut que tout le monde se mobilise pour lutter contre ce fléau qui gangrène notre pays. »

Joseph Kouamé

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