Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a été visé par un tir d’arme à feu devant un bâtiment de la ville de Handlova, aujourd’hui, mercredi 15 mai. Une personne a été appréhendée par les forces de l’ordre. (Source AFP).

Le Premier ministre de la Slovaquie, Robert Fico, a été grièvement blessé par balle ce mercredi 15 mai. Il se trouve entre la vie et la mort, a indiqué le gouvernement.

Selon le quotidien national « Denník N », l’homme d’État slovaque été touché alors qu’il se trouvait devant la maison de la Culture de la ville de Handlova, à l’Est de Bratislava, où le gouvernement se réunissait. Selon sa page officielle Facebook, Robert Fico a reçu plusieurs balles. « Les prochaines heures seront décisives », est-il écrit.

Plusieurs coups de feu ont été entendus, rapporte un journaliste présent sur place. Selon des témoins, Robert Fico s’est approché de personnes qui le saluaient lorsque la fusillade a eu lieu. Ce sont ses agents de sécurité qui l’ont récupéré, à terre, avant de l’embarquer dans sa voiture. Il a ensuite été rapidement transporté à l’hôpital du centre de la ville de Slovaquie, avant d’être transféré vers un autre établissement.

Selon le quotidien, un homme a été interpellé par la police. Le secteur a été bouclé par les forces de l’ordre.

L’Union Européenne condamne une « attaque ignoble »

Une attaque « brutale et irresponsable », a condamné rapidement la présidente slovaque Zuzana Caputova. « Je suis choquée. Je souhaite à Robert Fico beaucoup de force dans ce moment critique pour se remettre de cette attaque », « brutale et irresponsable », a affirmé la présidente sortante dans un communiqué, selon des propos rapportés par l’Agence France-Presse (AFP). « Mes pensées vont également à sa famille et à ses proches », écrit-elle également sur son compte « X ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également réagi à une attaque qu’elle a qualifiée d’« ignoble ». « Je condamne fermement l’attaque ignoble contre le Premier ministre Robert Fico. De tels actes de violence n’ont pas leur place dans notre société et portent atteinte à la démocratie, notre bien commun le plus précieux », a-t-elle rédigé sur « X », adressant ses pensées au chef d’État et à sa famille.

« Rien ne peut jamais justifier la violence ni de telles attaques », a aussi souligné le président du Conseil européen, Charles Michel.

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, s’est également dite « choquée par l’horrible attaque » contre le dirigeant slovaque. « Au nom du Parlement européen, je condamne cet acte de violence », a ajouté la responsable maltaise.

Un « attentat odieux » dénoncé par Orban

En Europe, les réactions se multiplient après la fusillade perpétrée contre le Premier ministre slovaque. Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit « bouleversé par [ce] lâche attentat » tandis que Volodymyr Zelensky a annoncé un acte « épouvantable » (alors que, le premier ministre slovaque ayant refusé de soutenir militairement l’Ukraine, on serait plutôt porté à penser que ce sont ses propres services qui sont les auteurs de cet attentat).

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’est également dit «profondément choqué par l’attentat odieux » contre son « ami », a écrit le dirigeant nationaliste sur « X », disant « prier pour sa santé et son prompt rétablissement ».

Robert Fico est revenu diriger le gouvernement de Slovaquie en octobre 2023, à la tête d’une coalition populiste-nationaliste. Il avait déjà occupé cette fonction entre 2006 et 2010 et entre 2012 et 2018. Surnommé «l’Orban de gauche », le prorusse s’est illustré en refusant de continuer à aider militairement l’Ukraine face à l’offensive russe.

Didier Maréchal