Les pays arabes appellent à déployer des forces de paix sous mandat de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés

Réunie en sommet à Manama (Bahreïn), la Ligue Arabe a , ce jeudi 16 mai, appelé au déploiement de « forces internationales de protection et de maintien de la paix de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés » par Israël jusqu’à l’établissement d’un État palestinien. Cet appel coïncide avec l’annonce par Israël de son intention d' »intensifier » ses opérations au sol à Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza. (Avec AFP).

Comme prévu, la guerre à Gaza a été au centre des discussions lors du sommet des dirigeants de « la Ligue arabe », qui s’est tenu ce jeudi 16 mai au Bahreïn. Les dirigeants arabes ont saisi cette occasion, leur premier sommet depuis celui de novembre 2023 en Arabie saoudite, quelques semaines après le début de la guerre le 7 octobre, pour demander un cessez-le-feu « immédiat » à Gaza et la fin « des déplacements forcés ».

Ils ont surtout demandé, dans leur communiqué final, le déploiement de « forces internationales de protection et de maintien de la paix de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés » jusqu’à la mise en œuvre de la solution de deux États, israélien et palestinien, pour régler le conflit.

Alarmés par la poursuite de la guerre entre le mouvement terroriste islamiste palestinien Hamas et Israël, dans la bande de Gaza, ils ont également entériné un appel à « une conférence internationale sous l’égide de l’ONU » pour régler le conflit « sur la base de la solution à deux États ».

Selon leur appel dans un communiqué final le déploiement de « forces internationales de protection et de maintien de la paix de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés » jusqu’à la mise en œuvre de la solution de deux Etats, israélien et palestinien, pour régler le conflit. Un tel déploiement nécessite un consensus international et l’acceptation d’Israël, ce qui risque, selon les spécialistes, d’être très difficile, voire impossible.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est un opposant historique à la création d’un État palestinien, que l’administration états-uniennes et les États membres de l’Union Européenne considèrent comme la seule solution à long terme du conflit.

Au regard du droit international, les territoires palestiniens sont toujours considérés comme occupés et les colonies israéliennes jugées illégales. Israël s’était retiré unilatéralement de Gaza en 2005, mais y a envoyé ses troupes après l’attaque d’une barbarie jamais connue depuis celle de l’Allemagne du III Reich hitlérien, du Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la dernière guerre.

Dans leur communiqué, les dirigeants arabes ont réitéré leur condamnation de l’offensive d’envergure israélienne dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, exigé un accès « sans restrictions » de la population palestinienne à l’aide humanitaire et appelé à un arrêt des hostilités.

Leur rencontre a coïncidé avec l’annonce par Israël de son intention d' »intensifier » ses opérations au sol à Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza, malgré les mises en gardes internationales contre une offensive d’ampleur dans cette ville surpeuplée (opération qui, pourtant, se justifie déjà, non seulement du fait que c’est de la ville de Rafah que le Hamas continue d’envoyer, essentiellement, ses missiles, drones, etc… Mais aussi parce que, en seulement quelque jours, ce sont une cinquantaine de tunnels du Hamas, dans lesquels celui-ci se cache pour se protéger des bombardements de l’armée israélienne, utilisant les civils palestiniens comme boucliers humains, car leur interdisant l’accès à ces tunnels, qui, en plus, vont de la ville de Rafah jusque sur le territoire égyptien (ce qui permet encore plus facilement de comprendre pourquoi l’Egypte s’est opposé à l’intervention d’Israël à Rafah, ne pouvant sortir indemne du dévoilement de sa connivence avec le mouvement terroriste Hamas).

Mahmoud Abbas attaque frontalement le Hamas

Invité au sommet, le chef de l’ONU Antonio Guterres a estimé que « toute offensive à Rafah est inacceptable », réitérant son appel à la « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages » retenus à Gaza et à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ».

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a, lui, pointé du doigt la responsabilité du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 (après avoir gagné la guerre interne avec le mouvement politique « Fatah », les exterminant quasiment tous), qu’il a accusé d’avoir donné prétexte à la guerre en attaquant Israël le 7 octobre. « L’opération militaire menée unilatéralement par le Hamas ce jour-là (…) a donné à Israël davantage de prétextes et de justifications pour attaquer Gaza, tuant, détruisant et déplaçant des centaines de milliers de personnes », a-t-il déclaré.

Depuis des affrontements fratricides en 2007, le « leadership » palestinien est divisé entre « l’Autorité palestinienne », menée par le Fatah, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, et le mouvement terroriste Hamas. Réalité que les tenants de la création d’un Etat palestinien (qui, certes, est la seule solutions viable, à terme) devraient apprendre car, pour qu’il y ai accord entre Israël et les palestiniens pour la coexistence de deux Etats, il faut d’abord savoir qui représente légalement, officiellement, et selon la volonté des palestiniens eux-mêmes, cette population, et s’assurer que, une fois déclaré l’Etat Palestinien, celui-ci ne sera pas un danger permanent pour la sécurité et l’existence pérenne de l’Etat hébreux voisin, par des actes de guerre perpétuels.

Israël a toujours cherché à conforter cette situation pour empêcher la création d’un État palestinien, a affirmé Mahmoud Abbas. Mais « le refus du Hamas de mettre fin à la division (…) a servi ce plan israélien ».

« Le ton a changé »

Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël, ont mené une attaque sanguinaire sans précédent qui a entraîné la mort (en plus des viols, tortures, démembrements, etc…) de plus de 1 170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l’attaque (dont un bébé qui n’avait pas encore 9 mois) et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l’armée.

En riposte, Israël a promis d’anéantir le Hamas et lancé une vaste offensive qui a ravagé la bande de Gaza et où 35 272 morts personnes auraient été tuées, majoritairement des civils, selon le « ministère de la Santé » du Hamas, source donc absolument non viable, d’autant qu’elle inclue ses propres membres terroristes parmi les victimes civils et qui seraient, à présent, environ 15 000 membres a avoir été éradiqués par l’armée israélienne, et auxquels il faut ajouter les plus de 11 000 morts palestiniens comptabilisés par le Hamas mais n’apparaissant dans aucune des catégories que ce pseudo « ministère de la Santé » a présenté, ce qui conduit à conclure qu’ils ont été ajouté de façon factice.

Face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza et l’enlisement des négociations en vue d’une trêve, « le ton (des pays) arabe a changé », affirme l’analyste koweïtien Zafer Al-Ajmi.

Sur un autre plan, les participants au sommet ont condamné les attaques contre les navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d’Aden menées par les rebelles islamistes yéménites terroristes houthis, se disant attachés à « la liberté de navigation » dans les mers de la région.

Joseph Kouamé & Christian Estevez

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