Olaf Scholz demande aux réfugiés ukrainiens en Allemagne de travailler davantage

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a affirmé qu’un plus grand nombre de réfugiés ukrainiens en Allemagne devrait travailler, assurant que cela garantirait leur droit de rester dans le pays. Actuellement, moins de deux personnes sur dix ont un emploi.

L’Allemagne a accueilli le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens parmi les pays de l’UE, soit environ un tiers du total, représentant 1 300 000 personnes. Toutefois, selon l’Institut économique polonais, seulement 18 % d’entre eux étaient employés en janvier 2024, l’un des taux les plus bas de l’OCDE.

Il s’agit d’un point sensible pour M. Scholz, qui a affirmé dans un discours prononcé à Potsdam, samedi : « Nous espérons que ceux qui viennent d’Ukraine, dans la mesure où ils sont capables de travailler, commenceront à le faire ». Il a également souligné l’importance des Ukrainiens pour combler la pénurie de main-d’œuvre en Allemagne. Selon le groupe de réflexion de centre-gauche « Friedrich Ebert Stiftung », la bureaucratie et la reconnaissance des qualifications sont les principaux obstacles à l’emploi des Ukrainiens en Allemagne, tandis que d’autres soulignent la générosité présumée des allocations de chômage.

Avec près de la moitié des réfugiés ukrainiens en Allemagne souhaitant rester, M. Scholz a promis que l’emploi garantirait ce droit. « En Allemagne, quiconque est employé ici et n’est coupable d’aucune infraction sera presque certainement autorisé à rester, » a-t-il déclaré.

Ses remarques touchent néanmoins une question délicate, car l’Allemagne abrite également des Ukrainiens en âge de combattre, entre 18 et 60 ans. De son côté, l’Ukraine cherche désespérément à persuader davantage de ces hommes de revenir pour défendre le pays contre la Russie. Le gouvernement ukrainien a récemment annoncé que les hommes de 18 à 60 ans vivant à l’étranger ne pourront plus renouveler leur passeport. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur du Land de Hesse, Roman Proseck (CDU/PPE), a déclaré que l’Allemagne devrait « aider l’Ukraine en mobilisant les hommes qui ont fui à l’étranger mais qui peuvent être déployés dans la guerre. »

Bien que M. Scholz ait assuré que l’absence de documents n’affecterait pas le statut de protection des Ukrainiens, cette protection accordée par l’Union Européenne expire en mars 2025. Une éventuelle prolongation dépendrait de l’UE, a précisé le ministère allemand de l’Intérieur le 6 mai dernier, ajoutant qu’il n’avait pas encore été contacté par le gouvernement ukrainien à propos du recrutement.

Didier Maréchal

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