Le Premier ministre indien, Narendra Modi, et ses alliés, ont remporté la victoire, ce mardi 4 juin, aux élections générales, a annoncé la commission électorale. Toutefois les résultats ne confirment pas le raz-de-marée annoncé. Le « Bharatiya Janata Party » (BJP) au pouvoir n’emporte pas seul la majorité et l’opposition sort renforcée. (Source : AFP).
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, et ses alliés, ont remporté, mardi 4 juin, les élections législatives en Inde, a affirmé la commission électorale.
« Le peuple a placé sa confiance dans la NDA (Alliance démocratique nationale) pour la troisième fois consécutive », a déclaré Narendra Modi sur le réseau social « X », en parlant de sa coalition. « C’est un fait historique dans l’histoire de l’Inde ». Après le dépouillement de 99 % des bulletins, il disposait déjà, avec ses alliés, d’une majorité parlementaire réduite. Le principal parti d’opposition sort, lui, renforcé de ce scrutin.
D’après ces chiffres, le « Bharatiya Janata Party » (BJP) de Narendra Modi et les membres de sa coalition obtiendraient au moins 291 sièges, soit plus que les 272 nécessaires à l’obtention d’une majorité parlementaire à la Chambre basse de 543 sièges.
Les analystes et les sondages à la sortie des urnes prévoyaient une victoire écrasante du BJP, dont la campagne a séduit la majorité hindoue, au grand dam des minorités religieuses. Mais pour la première fois en une décennie, le parti de Narendra Modi pourrait ne pas emporter seul la majorité, et devra s’appuyer sur les alliés de sa coalition.
En revanche, le principal parti d’opposition, « le Congrès », semble sur le point de quasiment doubler le nombre de ses sièges parlementaires, dans un revirement remarquable grâce à des accords visant à présenter des candidats uniques contre le rouleau compresseur du BJP.
Une « défaite morale » pour le BJP
Le BJP (sans ses alliés) est en tête avec 239 sièges seulement, selon ces résultats partiels, soit bien moins qu’en 2019 quand il avait remporté 303 sièges. « Le Congrès », au contraire, remporterait 99 sièges contre 52, cinq ans plus tôt. Des célébrations ont déjà commencé au siège du BJP. Le siège du « Congrès », principal parti d’opposition, était également en liesse. « Le BJP a échoué à obtenir une large majorité à lui seul », a déclaré à la presse Rajeev Shukla, député du « Congrès ». « C’est une défaite morale pour eux. »
Face à un score meilleur que prévu de l’opposition et une majorité réduite pour le BJP, l’indice de référence « Sensex » a chuté de plus de 7 % à la Bourse de Bombay, avant de se reprendre et de perdre près de 5 % vers 8 h 15 GMT. Le cours de la principale entreprise cotée en Bourse, du milliardaire indien Gautam Adani, un allié clé de Narendra Modi, Gautam Adani, a chuté de 25 %.
Au vu des précédentes élections générales, les principales tendances sont généralement claires en milieu d’après-midi, les perdants concédant leur défaite, même si les résultats complets et définitifs pourraient n’arriver que dans la nuit de mardi à mercredi.
Selon les chiffres de la commission électorale, Narendra Modi a été réélu comme député de la circonscription de Varanasi, sa troisième victoire dans la « ville sainte » de l’hindouisme avec 612 970 voix, soit plus de 152 000 de plus que le plus proche de ses six rivaux dans cette ville également connue sous le nom de Bénarès.
Joseph Kouamé