Les États-Unis d’Amérique ont dévoilé, ce mercredi 12 juin, une nouvelle salve de sanctions visant à asphyxier l’effort de guerre russe en Ukraine, mettant aussi la pression sur les institutions financières traitant avec l’économie russe, juste avant le sommet du G7. (Source : AFP).
«Les mesures annoncées aujourd’hui visent les voies d’approvisionnement restantes par lesquelles (la Russie) se procure des matériaux et des équipements à l’international, y compris sa dépendance à l’égard de fournitures essentielles provenant de pays tiers», a déclaré la secrétaire au Trésor états-unienne, Janet Yellen, à propos de ces mesures, qui comprennent des sanctions touchant plus de 300 entités, dont la Bourse de Moscou.
«Nous augmentons le risque pour les institutions financières qui traitent avec l’économie de guerre russe, nous éliminons les possibilités d’évasion et nous diminuons la capacité de la Russie à bénéficier de l’accès aux technologies, aux équipements, aux logiciels et aux services informatiques étrangers», a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.
Moscou menace d’une réponse
Moscou a promis de répondre à ces mesures «agressives». «La Russie, comme toujours dans de tels cas, ne laissera pas les actions agressives des États-Unis sans réponse», a affirmé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l’agence de presse d’Etat « TASS ».
Ces sanctions prises par le département du Trésor et le département d’État états-uniens concernent des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, la Turquie et les Émirats Arabes Unis.
Parmi elles figurent la Bourse de Moscou et plusieurs filiales, dans l’objectif de rendre plus difficiles les transactions de plusieurs milliards de dollars, ainsi que des entités impliquées dans trois projets de gaz naturel liquéfié.
Le secrétaire d’État états-unien, Antony Blinken, a indiqué que les États-Unis d’Amérique «restent préoccupés par l’ampleur et la portée des exportations» de la Chine vers la Russie, qui alimentent l’industrie militaire de Moscou. En parallèle, le département du Trésor élargit sa définition du complexe «militaro-industriel» russe. Actuellement, les banques étrangères peuvent être sanctionnées pour leur soutien à l’industrie de la défense russe. Là, le département du Trésor étend la portée de ce régime de sanctions dites secondaires à toutes les personnes et entités russes qui ont déjà été frappées par les sanctions états-uniennes.
Cela signifie que les institutions financières étrangères pourraient être sanctionnées si elles effectuent des transactions impliquant toute personne sanctionnée ou des banques russes visées comme VTB ou Sberbank, la liste des cibles passant ainsi de plus de 1 000 à environ 4500. Cette nouvelle salve de sanctions concerne des réseaux transnationaux et touche plus de 90 personnes et entités à l’international, a précisé le Trésor. Les États-Unis d’Amérique estiment que les biens et services provenant de ces réseaux étrangers aident la Russie à soutenir son effort de guerre en Ukraine et échappent aux sanctions.
Les efforts visant à restreindre la capacité de la Russie à soutenir la guerre en Ukraine ont eu un «impact significatif», selon un haut responsable états-unien, sous couvert d’anonymat. «Les exportations mondiales vers la Russie ont chuté de près de 90 milliards de dollars, et les exportations américaines vers la Russie ont pratiquement cessé pour tout sauf pour certains articles médicaux comme les vaccins», a-t-il affirmé.
À la veille de G7
Ces annonces interviennent à la veille d’un sommet du G7 en Italie, au cours duquel le président états-unien, Joe Biden, entend montrer au président russe, Vladimir Putin, que «le temps ne joue pas en sa faveur», selon un porte-parole de la Maison Blanche.
Le sommet sera l’occasion d’annoncer «de nouvelles sanctions et des mesures de limitation des exportations», qui viseront des «entités et réseaux aidant la Russie à se procurer ce dont elle a besoin pour sa guerre» contre l’Ukraine, d’après la même source.
Les membres du G7 vont aussi évoquer «le soutien de la Chine au complexe militaro-industriel russe» ainsi que les politiques commerciales déloyales de Pékin, et des mesures visant à «libérer la valeur des actifs souverains russes gelés», un sujet qui n’a pas toujours fait consensus parmi eux.
Les États-Unis d’Amérique veulent accorder à l’Ukraine jusqu’à 50 milliards de dollars de prêts garantis par les intérêts des 300 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale russe gelés par l’Union Européenne et les pays du G7 – ce qui, rappelons-le, est un acte illégal selon toutes les lois internationales du Commerce et de la finance car pouvant pousser des pays à cesser d’investir dans des pays se permettant ces pratiques selon leurs propres convictions et manipulations politiques et/ou géostratégiques, et qui font que tout pays peut se retrouver délester de son propre argent, à son tour par ces mêmes Etats.
Didier Maréchal & Christian Estevez