Première visite en France et hors du continent africain du nouveau président sénégalais. En marge du « Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales » qui s’est tenu à Paris, Bassirou Diomaye Faye et Emmanuel Macron ont réitéré « leur volonté commune de donner une nouvelle impulsion au partenariat » bilatéral entre les deux pays ». (Source : AFP).
Élu président en mars dernier, dès le premier tour, le nouveau chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, qui effectuait sa première visite hors du continent africain, a rencontré le président français, Emmanuel Macron, en marge du « Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales » qui se tenait à Paris.
Les deux dirigeants ont défendu « un respect mutuel, un partenariat équilibré au service des intérêts réciproques des deux peuples, unis par des valeurs démocratiques partagées, par un lien humain et une relation d’amitié », a souligné le communiqué. Ils « sont convenus de renforcer les projets structurants dans divers secteurs dont la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l’agriculture ».
Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, a remporté avec éclat la présidentielle de mars dernier avec un discours souverainiste et la promesse de rupture avec l’ancien système. Son ancien mentor et désormais Premier ministre, Ousmane Sonko, s’est illustré par le passé par ses diatribes contre l’emprise politique et économique que la France continue, selon lui, d’exercer au Sénégal.
Ousmane Sonko a accusé, en mai, l’Elysée d’avoir incité à la « persécution » d’opposants sous l’ancienne présidence sénégalaise. MM. Sonko et Faye étaient encore en prison 10 jours avant la présidentielle.
Après son élection, mais avant son investiture, Emmanuel Macron s’était entretenu avec Bassirou Diomaye Faye, prenant soin de souligner sa « volonté de poursuivre et d’intensifier le partenariat » bilatéral.
Ex-puissance coloniale du Sénégal et son premier partenaire politique et économique, la France espère maintenir avec lui des relations solides, alors qu’elle a essuyé plusieurs revers dans la région. Paris a été contrainte de mettre fin à toute coopération militaire avec des pays du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et le Niger (tout trois dirigés par des juntes militaires ayant fait des coups d’Etat). Depuis qu’il a pris ses fonctions en avril, M. Faye a effectué une dizaine de visites en Afrique de l’Ouest, incluant le Mali et le Burkina Faso. Ces deux pays ont récemment tourné le dos à la France et ont annoncé leur retrait de la « Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest » (CEDEAO), qu’ils accusent d’être sous l’influence de Paris.
Joseph Kouamé