Les présidents russe, Vladimir Putin, et chinois, Xi Jinping, sont, ce mercredi 3 juillet au Kazakhstan pour un sommet régional réunissant plusieurs pays, où il se rencontreront, tandis que Putin rencontre le président turc Recep Erdogan aujourd’hui même. (Source : AFP).
Les présidents russe, Vladimir Putin, et chinois, Xi Jinping, se trouvent au Kazakhstan, ce mercredi 3 juillet, pour un sommet régional réunissant plusieurs pays ayant des relations tendues avec l’Occident. Ils y plaideront pour un monde multipolaire, un concept cher à Pékin et Moscou.
Vladimir Putin a atterri au petit matin de ce mercredi à l’aéroport d’Astana, capitale de la première économie d’Asie Centrale où doit se tenir jeudi un sommet de « l’Organisation de coopération de Shanghai » (OCS). Xi Jinping était, lui, arrivé la veille.
L’OCS, qui compte actuellement neuf pays membres (Chine, Inde, Iran, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan), est pensée comme une plateforme de coopération concurrente des organisations occidentales, censée contribuer à l’avènement d’un monde « multipolaire », terme récurrent dans la bouche des dirigeants russes et chinois. L’Iran l’a récemment intégrée. L’adhésion du Bélarus, premier allié de Moscou dans sa guerre en Ukraine, devrait être annoncée à l’issue du sommet de ce jeudi 5 juillet.
Mais de nombreuses dissensions existent entre ses membres. Si MM. Putin et Xi souhaitent faire front commun face à l’Occident, ils restent concurrents sur le plan économique, notamment en Asie Centrale, région riche en hydrocarbures et cruciale pour le transport de marchandises entre l’Europe et l’Asie.
Parmi les rencontres bilatérales prévues en marge du sommet, les deux hommes doivent s’entretenir ce mercredi; à une heure encore non précisée. Cette rencontre interviendra un mois et demi après leur sommet en Chine, mi-mai, où le dirigeant russe était allé chercher un soutien accru à sa guerre en Ukraine.
Selon le Kremlin, M. Putin rencontrera aussi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, selon Ankara, qui a proposé à de nombreuses reprises sa médiation pour mettre fin au conflit ukrainien.
Les dirigeants d’Asie Centrale, région riche en hydrocarbures et cruciale pour le transport de marchandises entre l’Europe et l’Asie, sont régulièrement courtisés par MM. Putin, Erdogan et Xi. Cette tendance s’est accentuée depuis l’offensive russe en Ukraine, Moscou voulant maintenir son influence sur ces républiques ex-soviétiques, désormais étroitement liés à la Chine via des projets économiques d’envergure.
L’Asie Centrale, Kazakhstan en tête, est un maillon essentiel du projet chinois des Nouvelles routes de la soie, vaste chantier d’infrastructures lancé il y a plus d’une décennie par Xi Jinping. Le président chinois a ainsi loué le « partenariat stratégique éternel » entre Pékin et Astana, selon une lettre publiée ce mardi par le média d’Etat « la Pravda du Kazakhstan ».
Les pays occidentaux entendent néanmoins rester dans le jeu. Plusieurs dirigeants européens se sont récemment rendus dans la région.
Nouvel essor
L’adhésion prévue du Bélarus portera à dix le nombre de membres de cette organisation fondée en 2001 qu’est l’ OCS, qui a pris un nouvel essor ces dernières années comme bloc censé faire contrepoids à l’influence occidentale, avec un accent mis sur les questions sécuritaires et économiques. L’organisation se donne notamment pour objectif de lutter contre ce que Pékin appelle les « trois maux »: le séparatisme, le terrorisme et l’extrémisme.
Signe de l’importance croissante de l’organisation, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sera également présent à Astana.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, attendu en Russie ce mois-ci, sera cependant absent. L’Iran, qui attend de désigner son nouveau président lors du second tour de la présidentielle ce vendredi 5 juillet, sera représenté par son président par intérim, après la mort, mi-mai, du dirigeant Ebrahim Raïssi, dans un accident d’hélicoptère.
Outre ses pays membres, l’OCS comprend également 14 Etats partenaires de dialogue, comme la Turquie et des pays arabes du Golfe.
A l’issue du sommet d’Astana, la Chine occupera la présidence tournante de l’OCS pour la période 2024-2025.
Joseph Kouamé