Ce 23 juillet, le mouvement terroriste islamique Hamas a annoncé, à Pékin, la signature d’un accord d' »unité nationale » avec plusieurs groupes palestiniens, y compris son principal rival, le Fatah dont il avait exterminé tous les membres à Gaza, en 2007 pour prendre le pouvoir à sa place. Quels sont les termes de cet accord et quelles en sont les répercussions ?
Les factions palestiniennes en conflit prévoient de se réconcilier et de partager la gouvernance après le conflit à Gaza.
Récemment, 14 factions palestiniennes se sont retrouvées à Pékin dans le cadre d’une nouvelle initiative, soutenue par la Chine, visant à établir des compromis entre les divers acteurs de la politique palestinienne. L’initiative a réussi, le mouvement terroriste Hamas ayant annoncé, ce mardi, la signature d’un accord d' »unité nationale » avec plusieurs organisations palestiniennes, dont son rival le Fatah dont les membres de la bande de Gaza s’étaient vu exterminés par le Hamas, en 2007, dans la prise de pouvoir dictatoriale de terreur de ce dernier.
Gouvernance partagée après le conflit à Gaza
Lors de cette rencontre, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a notamment reçu Moussa Abou Marzouk, un haut responsable du Hamas, ainsi que Mahmoud Aloul, un émissaire du Fatah, le mouvement palestinien rival. Ils ont convenu de former un « gouvernement intérimaire de réconciliation nationale », selon les précisions données par Wang Yi. Tandis que le Hamas contrôle la bande de Gaza, le Fatah, dirigé par Mahmoud Abbas, administre « l’Autorité palestinienne » dans une partie de la Cisjordanie.
« Aujourd’hui, nous signons un accord sur l’unité nationale et nous déclarons que la voie à suivre pour achever ce processus est l’unité nationale », a indiqué Moussa Abou Marzouk après les discussions.
Cet accord est d’autant plus marquant en raison du conflit sanglant entre le Hamas et le Fatah en 2007, qui a suivi la « victoire par KO » et par la terreur, du mouvement terroriste Hamas, aux élections législatives. Ce conflit a donné lieu à la création de deux régimes politiques se revendiquant comme représentants des Palestiniens.
« Le fait le plus marquant est l’accord prévoyant la formation d’un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale pour la gouvernance de l’après-guerre de Gaza », a réagi Wang Yi devant la presse. « La réconciliation est une question interne aux factions palestiniennes, mais en même temps, elle ne peut être réalisée sans le soutien de la communauté internationale », a poursuivi le ministre chinois. Il a ainsi appelé les autres pays à soutenir ce potentiel nouveau gouvernement palestinien afin qu’il puisse « contrôler effectivement Gaza et la Cisjordanie ».
Israël et les États-Unis d’Amérique avaient indiqué qu’ils n’approuveraient pas un plan d’après-guerre incluant le Hamas, qu’ils considèrent – à juste titre – comme une organisation terroriste. Ce sont « les Palestiniens eux-mêmes qui doivent administrer la Palestine », sous-entendu pas des puissances étrangères, a rétorqué Wang Yi. La Chine entretient de bonnes relations avec Israël, mais soutient également depuis des décennies la cause palestinienne, reconnaît un État de Palestine et milite pour une solution à deux États.
« Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage », a déclaré, quant à lui, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, dans un communiqué. « En réalité, cela n’arrivera pas, car le Hamas sera écrasé et Abbas observera Gaza de loin », a-t-il ajouté, après plus de neuf mois de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
Joseph Kouamé & Christian Estevez